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Actualités

“Symposium, Inc.” : un premier avis

« Le récit pose également des questions éthiques liées à l’interfaçage entre le cerveau humain et les machines, au déterminisme criminel, et à la manière dont on peut trouver des circonstances atténuantes à un crime en apparence barbare.Je vous recommande vivement cette novella ! » Les Chroniques du Chroniqueur

Les trois derniers UHL critiqués chez En attendant Nadeau

« S’il faut trouver un point commun à ces quatre livres, outre leur force de suggestion, il tient à l’étude délicate — même chez Shepard, malgré la rudesse apparente — du rapport à l’autre. En augmentant l’altérité, la SF permet de dénouer subtilement les intrications entre soi et autrui, y compris, chez Shepard et peut-être chez Egan, l’Autre suprême. En plus de nous projeter, pour quelques heures, à un milliard de kilomètres. » En attendant Nadeau

Le Bifrost 103 dans la Yozone

« Sous une couverture flashy, ce Bifrost met en avant Sylvie Denis, une personnalité discrète du milieu SF, qui mérite d’être connue aussi bien pour ses écrits que pour tout le travail effectué afin de faire grandir la sphère SF en France. Et puis elle est bien accompagnée au sommaire… Un bon numéro de plus au compteur. » La Yozone

“Cyberpunk's Not Dead” chez Sci-Fi Universe

« Cet ouvrage érudit est agréable à lire, riche en références diverses qui aident à mieux situer le propos. Économie, géographie, esthétique, tout est décodé. Un livre pour mieux comprendre le cyberpunk et les enjeux de ce mouvement. » Sci-Fi Universe

Vacances !

Vacances ! Le Bélial’ s’accorde quelques jours de congés, de ce 30 juillet jusqu’au 8 août. Cela signifie activité réduite sur le forum et les réseaux sociaux, et vente par correspondance en pause. On revient en forme le 9 août !

Le Marteau de Dieu

Publié en 1993, Le Marteau de Dieu est une version étendue d’une nouvelle parue dans le magazine Time l’année précédente. Et le moins que l’on puisse dire est que le procédé est douloureusement visible et maladroit ! L’intri­gue est supposée parler de la menace vitale que constitue Kali, un astéroïde détecté en 2109 par le programme de surveillance Spaceguard (un postulat de base qui rappelle celui de Ren­dez-vous avec Rama, ce à quoi il convient d’a­jouter deux éléments recyclés de 2001 et 2010), ainsi que de la mission menée par le capitaine Singh pour le dévier de sa trajectoire, mais le roman débute en nous parlant du passé du protagoniste, l’astéroïde n’étant abordé, quand on y pense, que de façon pres­que marginale durant les deux premières parties du livre. Il faut même attendre plus du tiers pour que l’histoire de la découverte de Kali soit relatée. On a la nette impression que l’astéroïde n’est pas le principal sujet de l’ouvrage, un comble !

Pendant ce temps, l’auteur s’étend à n’en plus finir sur l’existence (peu passionnante) de son protagoniste, et tente de nous dépein­dre les changements sociétaux, technologiques ou autres qui ont eu lieu au XXIe siècle et au début du XXIIe. C’est un échec : ce qui n’est pas du cent fois vu, en mieux qui plus est, chez Clarke ou d’autres, nécessite parfois un considérable degré de suspension de l’incrédulité, comme avec l’hypothèse de départ, rien moins qu’absurde, de la formation d’un syncrétisme chrétien/islamique. Ce qui est d’autant plus grave qu’il a un certain rôle à jouer dans l’intrigue ! Les parties consacrées à l’astéroïde sont d’une faiblesse intolérable pour un auteur de hard-SF du calibre de Clarke, sans compter une absence quasi-totale de dramaturgie inacceptable dans ce genre de SF apocalyptique (les pro­blèmes se règlent pratiquement aussi vite qu’ils apparaissent !).

La structure inutilement bavarde et aérée de l’ensemble se conjugue à un patchwork de chapitres n’ayant rien à voir avec ceux qui forment l’intrigue principale et insérés n’importe comment entre eux. Avec la faiblesse de tous les aspects traités, cela aboutit à un roman dispensable, surtout chez un romancier tel que Clarke, qui a produit tant d’autres livres intéressants voire incontournables. Et ce d’autant plus que dans la thématique de l’astéroïde tueur, d’autres (à com­mencer par Benford et Rostler avec Shiva le destructeur, dont on se demande d’ail­leurs si Clarke ne s’en est pas inspiré) ont fait bien mieux.

Le Fantôme des profondeurs

Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le Tita­nic, navire amiral de la White Star Line et, à l’époque, plus grand et plus luxueux paquebot du monde avec son jumeau l’Olympic, coule au large de Terre-Neuve durant sa croisière inaugurale après avoir heurté un iceberg, causant la mort de plus de 1500 de ses passagers et membres d’équi­page. Par-delà le lourd bilan humain, le naufrage d’un navire qu’on disait insubmersible ébranla la foi dans le progrès, notamment scientifique, qui tra­versait le XIXe siècle ; une foi que guerre des tranchées et gaz de combat achèveront peu après. C’est parce qu’il bouleversa des décennies d’optimistes croyances que ce naufrage imprévu fascine depuis un siècle. Films, romans, essais, BD, le Titanic n’a jamais cessé d’inspirer. Jusqu’à Arthur C. Clarke, qui l’avait invité en guest star dans Terre, planète impériale avant d’en faire l’enjeu central du Fan­tôme venu de profondeurs, un roman publié en 1990, soit cinq ans seulement après la découverte de l’épave par 4000 mètres de fond et sept ans avant le fameux film de James Cameron. On notera que le titre VO dudit roman est le même que celui du chapitre consacré au Titanic dans Terre, planète impériale : « The Ghost from the Grand Banks ».

Nous voici deux ans avant le centenaire du naufrage. Deux équipes d’ingénierie concur­rentes sont engagées dans une course à la récupération de l’épave. Les uns cherchent à renflouer la proue (le navire est brisé en deux) à l’aide de milliards de microbilles de verre, pour les autres c’est de la poupe qu’il s’agit, remontée à l’intérieur d’un iceberg artificiel (sic !) généré par effet Peltier. Les deux groupes sollicitent – en vain — l’aide de Jason Bradley, un spécialiste des opérations sous-marines complexes ; celui-ci préfère, après avoir discuté avec les deux, rejoindre le Commandement international des fonds marins, une organisation de protection de l’écosystème sous-marin. N’aidant ni les uns ni les autres, Bradley s’assurera juste du caractère écoresponsable des opé­rations conjointes (il interdira notamment une technique utilisant de l’hydrazine), avant de se lancer dans un projet annexe de cartographie intégrale du lit océanique à l’aide d’un robot ad hoc. Jusqu’à une catastrophe imprévisible – et une fin science-fictive qui tend à signifier que la fascination du Titanic ne s’éteindra jamais.

Un peu comme dans le « Grand Tour » de Terre, planète impé­riale, Le Fantôme… brosse de nombreux thèmes. L’histoire et la postérité du Titanic, le statut des reliques arché­o­logiques entre tombe à respecter et lieu de savoir à documenter, les difficultés et prouesses de l’ingénierie sous-marine, les monstres biologiques des abysses, les enfants doués, la perte et le deuil personnels, la folie auto-induite, mais aussi le bug de l’an 2000 ou l’espace de Mandelbrot. Et comme Terre, planète impériale, il souffre hélas de trois défauts rédhibitoires. D’abord des personnages bien peu épais, upper class unique­ment, encore une fois, dont les mo­tivations et les biographies sont au mieux imparfaites. Ensuite, la réunion sous une même couverture d’éléments dont on ne comprend jamais vraiment ce qui les relie, à part l’intérêt que Clarke éprouve pour eux – c’est particulièrement vrai pour le bug Y2K ou l’espace de Mandelbrot (de plus expliqué d’une façon difficile à comprendre car Clarke n’utilise pas le mot « complexe » qui éclairerait la visualisation de la chose). Enfin, le roman – dans son aspect aventure sous-marine détail­lée à la Jules Verne – souffre d’un manque total de tension dramatique. Jamais d’inquiétude pour les personnages, si ce n’est un tout petit peu vers la fin pour Bradley.

Le Fantôme venu des profondeurs n’est donc pas un roman satisfaisant. Clarke a clairement écrit bien mieux.

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