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Le Travail du furet

Dans un futur proche, tout part à vau-l’eau et tout le monde s’en fout. Pour les plus pauvres ? Plus le moindre travail, une crise généralisée, juste l’espoir de vivre un jour supplémentaire. Pour les autres ? Ils logent dans leurs propres zones urbaines, chacun restant replié sur lui-même et son mode de vie… Pourtant, les choses vont bien du point de vue de l’État. Les statistiques le confirment, les maladies régressent de façon régulière. Le seul problème est la surpopulation. La solution trouvée est des plus extrêmes. On a mis en place un système juste et impitoyable : l’élimination annuelle de 40 000 citoyens choisis aléatoirement par un corps spécialisé, les Furets.

Le roman suit le flot de pensées d’un de ces Furets, qui traverse les diverses strates de la société pour accomplir son œuvre de mort avec une certaine créativité pleine de panache. Sa vie est simple. Il aime les vieux films et déteste à peu près tout le monde. Tuer ne lui pose aucun problème et il est un parfait rouage dans le système. Jusqu’au jour où, bien sûr, il finit par se poser les mauvaises questions, c’est-à-dire des questions tout court. Dont il cherche obstinément à obtenir les réponses. Quand on voudra l’en dissuader, les choses commenceront alors à sérieusement vriller.

Cette réédition d’un classique de la science-fiction française – avec une adaptation télévisuelle en 1993, puis en bande dessinée en 2004 – est une belle plongée dans un univers glauque et inquiétant. L’humour d’Andrevon pétille en même temps que giclent les éclats de cervelle. Les références cinéphiliques n’ont pas pris une ride, tandis que certains clins d’œil seront certainement plus obscurs pour les lecteurs qui découvriront ce texte de 1983.

ActuSF a eu l’intelligente idée d’enrichir le volume du synopsis d’une suite abandonnée, d’une série de nouvelles et d’un entretien avec l’auteur. Le tout forme un bonus copieux qui permet de prolonger l’expérience de lecture et d’attendre peut-être le jour où Jean-Pierre Andrevon relancera le furet à l’intérieur du poulailler.

Homunculus

Cela fait quinze ans qu’aucun livre de James Blaylock n’a été édité en France. Le fait éditorial est assez extraordinaire, quand on y pense, tellement son œuvre aurait de quoi réjouir le public francophone. Bragelonne le réédite dans un superbe écrin, celui de la sélection annuelle du « mois du cuivre ». Ce roman est un des premiers publiés par Blaylock en 1986, et a remporté le Philip K. Dick Award de 1988. Il fait surtout date dans l’histoire des genres de l’Imaginaire parce qu’il est devenu, avec les romans de Tim Powers et de K.W. Jeter, une des fondations du steampunk.

À ce titre, il est nécessaire de rappeler que le steampunk a fortement évolué ces trente dernières années. Les corsets et les rouages sont absents ici. Nous sommes dans un steampunk des origines, quand le genre n’est pas codifié, quand tout est possible parce qu’en train d’être inventé. D’ailleurs, James Blaylock a été le premier auteur américain d’une nouvelle steampunk, en 1978, avec « The Ape Box Affair », dont le personnage principal est déjà celui d’Homunculus, Langdon St Ives.

Là où Homunculus peut surprendre le plus le lecteur qui le découvrirait aujourd’hui, c’est dans son approche de l’uchronie victorienne. Ce n’est pas la création rétrofuturiste d’un passé qui aurait pu être, en y ajoutant une dose de science-fiction pour permettre une rupture avec notre propre histoire. Nous avons au contraire une uchronie victorienne de la fantaisie et de l’absurde, de l’humour et de la déraison. Le cadre historique est au service de la création d’une fiction où tout devient littéralement possible.

Le roman parle d’un étrange aéronef qui parcours le ciel londonien de la fin du XIXe siècle, de la lutte entre le millionnaire maléfique Kelso Drake et le scientifique Langdon St Ives, de carpes susceptibles de rendre immortel, de pilleurs de tombes, de zombies et d’extraterrestres (ou inversement), d’une jeune fille en détresse, d’un savant fou, des maisons closes londoniennes et d’un fabricant de jouets… Il ne sert à rien de résumer une intrigue dont le principal attrait est d’être ressentie, dans son rythme hallucinant et sa construction baroque.

On s’amuse énormément à se perdre dans le fil du récit, à croiser les références littéraires et les clins d’œil aux copains. Il est des livres que l’on est heureux de voir réédités et Homunculus en fait définitivement partie (même à 25 euros pour 280 pages !). Que sa sortie ne soit pas un vulgaire feu de paille, aussi éblouissant soit-il. Donnez-nous le reste des aventures de Langdon St Ives.

L'Ambre du diable

Lucifer Box est de retour ! Mais tout est désormais bien différent pour notre anti-héros britannique depuis l’aventure du Club Vesuvius. Dans le premier volume de la trilogie, nous étions au début du XXe siècle, avec Lucifer artiste décadent qui trompait son ennui en assassinant les cibles que lui désignait une officine secrète au service de la Reine. Avec L’Ambre du diable, les temps ont changé. Nous sommes passés aux années vingt et Lucifer se sent un vieil homme, déjà quadragénaire, loin d’être en phase avec son époque et sa modernité qui lui échappe.

Le cadre du roman évolue également, le projet de Mark Gatiss devient alors plus évident. Nous quittons les univers d’Arthur Conan Doyle et consorts pour rejoindre le New York de la Prohibition et du coup de poing facile. Le fascisme pointe son nez hideux avec succès. Vétéran de la Première Guerre mondiale, Lucifer Box se voit confier une dernière mission avant d’être mis à la retraite. On ne cesse de le lui répéter : il n’est plus le meilleur. Lui restent son charme et son fantastique appétit sexuel, certes, mais la nostalgie et les souvenirs sont là. Des anciens amis et amants sont morts. D’autres ont disparu.

Lucifer Box est un personnage aussi irritant qu’intéressant. Narrateur égotiste, doté d’un sens de la pointe redoutable, il est le prétexte qui permet à Mark Gatiss de se promener à travers l’histoire du roman policier, allant du récit hardboiled au roman d’espionnage à la John Buchan pour finir dans le pur fantastique.

Le dernier volume de la série, Black Butterfly, sera certainement dans nos bibliothèques l’année prochaine. L’ultime aventure de Lucifer Box l’enverra en Jamaïque, nul doute qu’il y sera doté d’un indispensable permis de tuer…

Le Prince-Marchand chez Albedo

« Le Prince-marchand tient davantage du planet-opera que du space-opera avec un texte cohérent et élégant qui ne néglige pas la trame et les rebondissements. Poul Anderson met sa plume et sa créativité au service d’une histoire flamboyante dans un cadre propice à l’aventure, avec un personnage atypique, agaçant parfois, captivant certainement.»  Lutin

Gotland : en route vers le 8e palier !

Sur la page Ulule de Gotland, nous vous dévoilons le douzième palier : une exclusivité destinée à tous les contributeurs : Le Petit-Neveu de Pickman, un livre bonus rassemblant les 40 dédicaces-contreparties ! À portée de tentacule si le projet continue de progresser sur sa belle voie !

Gotland : en route vers le 7e palier !

Sixième palier atteint ! Grâce à vous, amis contributeurs, Gotland sera désormais doté d'une superbe couverture rigide, avec embossage et rendu soft touch. Les prochains paliers à débloquer permettront d'enrichir l'intérieur du livre, à commencer par un tiré à part, qui sera offert à tous les contributeurs !

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