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Tekrock

Alors que s'ouvre le procès du sectateur Odon et que se poursuit la prise en otage du wèbe par les intelligences artificielles, Tem, le détective privé doué du don de la transparence, est contacté par l'une d'elles, sa fidèle alliée Gloria, qui lui propose de mener une enquête pour le compte d'un dénommé Pépin de Pomme.

Le problème de ce dernier est simple : il s'est réveillé un jour, un demi-siècle plus tôt, apparemment âgé de vingt-cinq ans, mais sans le moindre souvenir de son existence passée. Ceci se déroulait durant la Grande Terreur Primitive qui a changé à jamais le visage de la planète lorsque la Psychosphère a interagi de manière cataclysmique avec la Réalité consensuelle. Et comme rien de ce qui touche à la Psychosphère ne peut laisser Tem, le mutant, indifférent…

Ce n'est là que l'un des prémices d'une intrigue complexe et polymorphe, mêlant les fils narratifs et les voix, au cours de laquelle vont réapparaître plusieurs personnages secondaires des quatre titres précédents de la série. C'est l'occasion pour Roland C. Wagner de dresser une galerie de ces portraits iconoclastes dont il a le secret.

De plus, Tekrock impressionne par la facilité apparente, résultat sans doute d'un travail en profondeur, avec laquelle l'auteur construit, pierre par pierre, un futur qui, sous ses atours psychédéliques, demeure très crédible du point de vue politique, économique et social. Plus même que la musique, omniprésente, c'est la notion de jeu qui fonde ce roman, à la fois dans les détails qui renvoient à ce qu'on est bel et bien obligé d'appeler le “patrimoine” de la SF (linotype Brown-Shrdlu, astronef Arthur C. Clarke, etc.) et dans la manière dont l'ouvrage répond à diverses questions soulevées lors des premiers volumes tout en en posant de nouvelles. Enfin l'intrigue policière, pourtant souvent présentée comme un simple prétexte, n'a jamais été aussi chandlérienne, ni sa résolution, lourde de symboles, aussi satisfaisante.

Moiré, chatoyant, mélodieux, pacifique et ludique, Tekrock prouve, s'il en était encore besoin, que Roland C. Wagner a franchi un nouveau palier en tant qu'écrivain. On attend désormais avec espoir, et non sans une certaine impatience, de voir où l'escalier conduit.

Mutations

C'est avec des sentiments mêlés que je me suis penché sur ce nouveau roman du canadien anglais Robert J. Sawyer. Je n'avais guère apprécié Expérience terminale (J'ai Lu « SF »), son opus précédent (couronné par le Nebula), et le site Internet du bonhomme, quoique fourni, est un véritable festival de mauvais goût en matière d'auto-promotion. Les quelques nouvelles de lui que j'ai lues sont pourtant plutôt de meilleure qualité. Alors, Mutations ?

On est dans un futur proche qui pourrait être le présent. Le canadien français Pierre Tardivel, atteint d'une maladie dégénérative, la chorée de Huntington, se sait condamné à plus ou moins brève échéance. En attendant, il effectue des recherches sur le génome humain. Il rencontre Molly, dont les pouvoirs télépathiques font une sorte de marginale mais lui sont très utiles dans sa profession de psychologue. Ils s'aiment. Ils ont un enfant, Amanda.

Mais leur enfant n'est pas comme tout le monde. Pierre n'est pas son père, sous peine de lui transmettre le gène de la chorée de Huntington. C'est le professeur Klimus, prix Nobel et patron de Pierre, qui a fourni la semence. Bientôt, Amanda présente des retards d'apprentissage troublants.

Parallèlement, Avi Meyer, enquête pour retrouver “Ivan le Terrible”, un des pires bourreaux de Treblinka, tandis que Pierre est la cible d'une tentative de meurtre de la part d'un jeune néonazi…

Sawyer est certes un auteur habile, et les connaissances scientifiques qui charpentent l'intrigue m'ont paru crédibles, pour autant que je puisse en juger. Son roman se lit avec une grande facilité.

Oui. Mais le rajout de l'intrigue secondaire (la chasse au nazi) est inutile ; le dénouement, lacrymal, est navrant ; les coups de théâtre sont artificiels, les personnages à peine plus que des caricatures. Le tout paraît sortir d'un guide à l'usage du faiseur de best-sellers, et fait un tel usage des dialogues qu'on croirait parcourir le scénario d'un téléfilm américain.

Voilà un livre jetable, fabriqué plus qu'écrit. Idéal dans le train ou le métro. Laisser sur la banquette une fois fini — à l'intention d'un autre voyageur désireux de tromper l'ennui.

Longwor, l'archipel-monde

En proie à la fièvre sur la côte guyanaise, Pierre Boucquard est soigné par un vieux chaman indien, Bhogoral. On est en 1931. Pierre vient d'être licencié de la compagnie pétrolière qui l'employait, et il a décidé de partir à la recherche d'un aventurier, Augustin Coriac, un ami de son grand-père, qui a disparu dans la région un demi-siècle plus tôt.

Bhogoral lui raconte alors un étrange récit, celle que lui a fait, quand il était enfant, son aïeul, Capitaine-Papa, de retour d'un long voyage au cours duquel il a escorté deux Blancs qui étaient peut-être Coriac et son compagnon. Un voyage qui a mené le grand-père de Bhogoral et deux des oncles de celui-ci dans l'archipel de Longwor, ignoré des cartes, que seul la chevauchée en pirogue du Grand Dragon permet d'atteindre.

Longwor, « ce lieu hybride ? On songeait à une colonie européenne des confins, et aussitôt l'esprit dérouté pensait à un comptoir antique ou à une cité médiévale. L'île exhalait un parfum de république de flibustiers qui se serait endormie, mais des détails ne cadraient pas. » Et le narrateur d'ajouter : « Où nos voyageurs avaient-ils donc été transportés ? et quand ? »

Pour son premier roman, Denis Duclos, sociologue, et auteur de plusieurs essais, a choisi la difficulté : recréer un monde à la fois familier et distant, user de codes rebattus (le monde perdu, les sauvages, la jungle) et d'une langue aussi riche que désuète, c'est se placer d'emblée en marge de la fantasy « classique » — lire : (peu) inspirée de Tolkien.

C'est pourtant ce qui fait tout l'éclat de ce bijou. C'est un hommage à Cendrars, son style sensuel et ses atmosphères moites (L'or, Rhum…) ; Eco (L'île du jour d'avant) ; et le Vance de Lyonnesse. Les péripéties plus rocambolesques et connotées les unes que les autres ne sont que l'écrin d'un hymne à la sensualité, l'amour, l'aventure, la découverte des mystères de soi et du monde.

Drôle de roman. Il faut s'habituer à cette écriture gorgée de sève, à ces figures de style, à ce décalage constant entre l'effet de réel et la connaissance qu'on a de la géographie des Caraïbes. Alors, quelle fête pour le cœur et l'esprit !

Et la suite paraît cet automne ? Vivement l'automne.

Guerre aux invisibles

Au cours de l'enquête de routine qu'il mène sur le suicide du professeur Mayo, l'inspecteur Bill Graham découvre que plusieurs autres savants renommés, aussi bien étrangers qu'américains, se sont donné la mort ou sont décédés d'une crise cardiaque en l'espace de quelques jours. Peu à peu, alors que cette étrange épidémie continue de décimer la communauté scientifique, un certain nombre de constantes se dessinent : les personnes concernées s'étaient badigeonné un bras à la teinture d'iode, et poursuivaient, de près ou de loin, des recherches en rapport avec l'optique.

Et quel est ce sentiment d'être observé qui s'empare de Graham sitôt qu'il croit approcher la solution ?

Ce roman, le premier d'Eric Frank Russell, est paru en 1939 dans le numéro 1 du célèbre magazine Unknown (le pendant fantastique d'Astounding, dirigé lui aussi par John W. Campbell) avant d'être édité en volume après la guerre, dans une version remise à jour. Il s'agit d'une œuvre de SF, inscrite dans un avenir plausible (en tout cas pour l'époque). La solution de l'énigme est vite connue (les Vitons, des êtres d'énergie, élèvent l'humanité comme un troupeau et se repaissent de ses émotions), mais l'intérêt, pour moi, en est ailleurs — dans l'inquiétude, la paranoïa, qui sous-tendent l'intrigue et les réactions des personnages. Philip K. Dick était un fan d'Unknown : ce roman a sans doute figuré parmi ses lectures de jeunesse et l'a peut-être même influencé.

Passons sur les faiblesses occasionnelles du texte français qui aurait mérité un bon petit coup de peigne, et sur l'aspect caricatural des relations entre les sexes, bien qu'Eva Curtis, dont Bill Graham est amoureux, exerce un métier et soit présentée sous une lueur plus positive que les écervelées promptes à se pâmer dont la science-fiction de l'époque était encore friande. Passons aussi sur le dernier tiers du roman, moins palpitant, lorsque, la vérité enfin connue, la résistance s'organise sous les auspices de ces bons vieux USA. Je retiens par contre le mélange des genres, une des constantes d'Unknown, entre thriller, horreur et SF. Eric Ambler n'est pas loin, non plus que Lovecraft et Heinlein.

Un livre à (re)découvrir avec l'indulgence due à son âge.

Les Horizons divergents

Près de dix ans après Les Mosaïques du temps parait enfin le cinquième volume de « La Grande Anthologie de la Science-Fiction française ». Première remarque : jamais cette série n'a aussi mal porté son titre, puisque sur les seize auteurs apparaissant au sommaire, on ne trouve pas moins de six québécois, de naissance ou d'adoption, ainsi qu'un suisse (Georges Panchard, un habitué). Anthologie francophone, donc, d'autant qu'un nombre équivalent de ces textes sont initialement parus sur des supports étrangers (deux nouvelles viennent de la revue Imagine…, deux autres de Solaris, trois de diverses anthologies québécoises, et la dernière, « Dans l'abîme » de Serge Lehman, de l'anthologie suisse Parapsychologie, publiée par La Maison d'Ailleurs.) En cela, Les Horizons divergents est tout à fait représentatif de la période qu'il couvre (1985-1995), durant laquelle le manque de revues et d'anthologies en France s'est fait cruellement ressentir, tandis que la science-fiction québécoise était florissante. Ironie du sort, au moment où paraît ce volume, la S-F française a repris du poil de la bête, alors qu’outre-Atlantique la situation devient franchement calamiteuse (arrêt de la parution d'Imagine…, problèmes financiers pour Solaris, etc.).

Si Klein, Herzfeld et Martel se sont toujours défendus de vouloir dresser à travers cette série un historique de l'évolution de la, science-fiction en France, revendiquant la qualité des textes comme unique critère de sélection, Les Horizons divergents présente néanmoins un panorama assez fidèle de la période survolée : outre l'importance des québécois, on notera qu'un nombre conséquent de nouvelles proviennent de supports amateurs ou semi-professionnels. A contrario, l'absence de tout texte issu de Fiction (qui fournissait plus du tiers de ceux réunis dans La Frontière éclatée, pour la période 79-84) ne fait que confirmer l'idée que cette revue était déjà morte bien avant de disparaître des kiosques.

Autre intérêt de ce volume : faire cohabiter des auteurs qui, lorsque paraissait la précédente anthologie, n'en étaient encore qu'à leurs premiers pas littéraires (Nguyen, Lehman ou Tessier), et quelques « grands anciens » (Klein, Curval, Andrevon et Ruellan). Là aussi, par-delà la qualité des nouvelles choisies — celles d'Andrevon et Ruellan sont certes amusantes mais tout de même relativement anodines — on imagine de la part des anthologistes la volonté d'afficher une certaine pérennité de la science-fiction française, d'ancrer la période actuelle dans un mouvement plus vaste.

Ceci dit, on pourra bien sûr gloser des heures durant sur la pertinence de publier tel texte, sur l'absence de tel auteur (la seule à me paraître absolument impardonnable est celle de Sylvie Denis, pas même citée dans la préface). S'il me fallait pour conclure et en toute subjectivité citer mon quintet de tête, j'attirerais plus particulièrement votre attention sur « Stellarum nox » de Georges Panchard (évocation tout en subtilité du destin tragique des premiers voyageurs interstellaires), « Dire non » de Jean-François Somain (description minutieuse d’une société future dont les ambitions utopiques se teintent d'une inquiétante nuance de totalitarisme), « Chasseur et Proie » d'Yves Meynard (classique histoire dérapant soudain vers des territoires que ne renierait pas Dick), « Dans l'Abîme » de Serge Lehman (d'ores et déjà un classique de la S-F française) et « L'Homme singulier » de Jean-Jacques Nguyen, certainement la nouvelle française qui m'a le plus marqué ces dernières années. Quoi qu'il en soit, et quels que soient ses centres d'intérêt, le lecteur est invité à faire escale sur ces horizons, nul doute qu'il y trouvera de quoi le contenter.

La Fête électrique

Quatre mois à peine après la publication de son frénétique premier roman, Le Roi sans visage, Hervé Jubert revient avec ce deuxième volume de sa Bibliothèque Noire. On se souvient qu'à la fin du précédent tome, Georges Beauregard, agent du département Eugénie, découvrait que le Paris de 1860 dans lequel il évoluait n'était qu'un univers fictif, et parvenait en définitive à s'en échapper pour explorer « la marge ». Son escapade s'achève abruptement lorsque débute cette nouvelle aventure, un an plus tard, quelques jours avant l'inauguration de l'Exposition Universelle. Une Exposition que Beauregard se souvient parfaitement avoir visité, six ans plus tôt. En outre, la présence annoncée de la reine Victoria lui fait craindre le pire, d'autant plus que l'on a signalé plusieurs morts mystérieuses dans les jardins des Tuileries, précisément là où les premiers lampadaires électriques, clou de l'Exposition, ont été mis en service…

Le premier roman de Jubert détonnait dans la production courante par son inventivité et son rythme effréné. En comparaison, de prime abord, La Fête électrique déçoit quelque peu. Outre le fait que le récit peine à se mettre en place, l'intrigue qui nous est offerte ici est beaucoup plus policée que la précédente. Mais que l'on s'amuse moins ne signifie pas que l'on s'y ennuie : Jubert nous gratifie de quelques trouvailles bienvenues, de quelques personnages aussi improbables que mémorables. De plus, ce pseudo-Paris du Second Empire — les lecteurs attentifs pourront s'amuser à repérer les quelques anachronismes qui parsèment le texte, renforçant le côté décalé de cet univers — s'avère être un décor de choix pour les aventures rocambolesques que met en scène l'auteur. À la croisée des genres, quelque part entre science-fiction, fantasy, steampunk et fantastique, La Bibliothèque Noire confirme donc qu'elle est certainement la série la plus rafraîchissante du moment.

Cosmic Blues

Après la Cyberdanse macabre de Richard Canal, voici la deuxième aventure de Mark Sidzik, due cette fois à la plume d'un écrivain de polar — mais dont la quatrième de couverture nous apprend qu'il a une formation scientifique —, Gérard Lecas. Chronologiquement, ce récit se situe avant celui de Canal, durant les premières semaines de l'an 2000, alors que Sidzik ne fait pas encore partie du World Ethics and Research. Dans la nuit du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000, la Terre perd tout contact avec la station orbitale Novgorod. Simple panne, conséquence du fameux bug du nouveau millénaire ou acte malveillant ? La situation est d'autant plus préoccupante que l'un des scientifiques à bord de la station semble sur le point d'achever ses travaux, lesquels pourraient à terme permettre l'éradication de diverses maladies, hépatite C et SIDA en tête. Par un heureux concours de circonstances, Mark Sidzik, dont l'ancienne petite amie est également membre de l'équipage, va devoir endosser le rôle d'homme providentiel et sauver les quatre naufragés spatiaux.

On pourrait faire sur ce Cosmic blues sensiblement les mêmes commentaires que sur le Cyberdanse macabre de Canal : un roman bien foutu, efficace, offrant son lot de moments forts, des personnages très typés (sans doute une nécessité pour qu'ils demeurent toujours aisément identifiables pour le lecteur, malgré la valse des écrivains) mais plutôt sympathiques. En outre Lecas propose ici une description tout à fait convaincante de la vie dans une station orbitale. Bref, le type même de mécanique bien huilée, trois heures de lecture agréable garanties, je ne suis pas sûr qu'il faille attendre beaucoup plus de cette collection, mais si, contrairement au très versatile « Macno » de chez Baleine, elle parvient à maintenir ce niveau de qualité, on attendra les prochaines parutions sinon avec impatience, du moins avec bienveillance.

Babylon Babies

Après l'énorme succès des Particules élémentaires de Michel Houellebecq, on constate non sans un certain plaisir que le nouvel événement littéraire français, en l'occurrence le troisième roman de Maurice G. Dantec, entretient lui aussi des liens évidents avec la science-fiction. Ces deux livres possèdent d'ailleurs un bon nombre de points communs, le plus frappant étant la conclusion à laquelle arrivent les deux écrivains quant à l'avenir de l'humanité. Mais si Houellebecq demeurait assez vague dans ses spéculations, se refusant à entrer franchement en territoire S-F, Dantec, au contraire, s'y jette à pieds joints. Ainsi, en six ans et trois romans, a-t-on vu l'auteur passer du roman noir classique à la science-fiction pure et dure, sans pour autant quitter la collection de polars qui l'avait révélé.

Après avoir mis à jour les racines du mal, Dantec s'intéresse désormais à ses fruits. Et le monde, en ce début de XXIe siècle — l'action se déroule en 2013 — pourrait se résumer en un mot : Chaos. La Russie et la Chine sont déchirées par d'interminables guerres civiles, tandis que dans le reste du monde prolifèrent et prospèrent les mafias et les sectes les plus extrémistes. Cette impression de chaos généralisé est d'autant plus forte que Dantec ne fait quasiment jamais allusion aux pouvoirs politiques légitimes en place. Comme la police dans ses romans précédents, ceux-ci brillent ici par leur absence, et seule la loi du plus fort semble avoir encore cours dans cet univers à la dérive.

Autre particularité des romans de Dantec que l'on retrouve une fois encore ; alors qu'il s'agit de véritables pavés, leur intrigue peut se résumer en deux phrases. Dans le cas présent, un mercenaire, Toorop (le héros de La Sirène rouge), est chargé d'assurer la sécurité et le transfert d'une jeune femme, Marie Zorn, du Kazakhstan vers le Québec. Les choses vont évidemment se compliquer lorsque Toorop découvre que Zorn souffre de schizophrénie aiguë, et surtout qu'elle transporte ce qui pourrait être une arme biologique révolutionnaire, laquelle semble attiser la convoitise de nombreux groupuscules aux visées obscures. Voilà pour l'intrigue, qui suffit amplement à maintenir constant l'intérêt du lecteur durant les deux tiers du roman. Mais Dantec s'intéresse finalement moins à la résolution de cette intrigue qu'à ses implications, politiques comme métaphysiques. Et c'est là que Babylon babies devient un roman véritablement éblouissant. Dantec mêle avec un appétit vorace philosophie et sciences dures, métaphysique et musique techno, cyberculture et chamanisme (un salmigondis dont la dédicace ouvrant le roman donne déjà un aperçu). On n'est certes pas obligé de suivre Dantec dans toutes ses extrapolations, on pourra même lui reprocher parfois un certain « confusionnisme ». Il n'empêche que dans sa volonté d'aborder la complexité du monde d'un point de vue global, Babylon babies est sans doute l'une des tentatives les plus réussies que la science-fiction française nous ait jamais offerte. Un roman majeur.

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