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Rosewater : Rédemption

Il aura donc fallu moins d’un an pour pouvoir lire l’intégralité de «  Rosewater » en France. Ce court délai est d’autant plus appréciable dans le cas de ce dernier volet, qui poursuit ou prolonge nombre d’intrigues du tome précédent. L’action reprend dix-huit mois plus tard, mais rien n’est réglé : une guerre larvée oppose toujours la désormais cité indépendante de Rosewater aux autorités nigérianes, de nouvelles factions apparaissent du côté des extraterrestres, certaines plus pressées que d’autres de supplanter la race humaine, et le sort des réanimés, dont le corps sert désormais de réceptacle aux aliens, soulève de plus en plus de controverses.

Rosewater : Rédemption reprend la forme éclatée de son prédécesseur, alternant le point de vue de ses nombreux protagonistes. Kaaro, narrateur du premier volume, y occupe cette fois une place nettement plus importante, et la principale nouveauté est le rôle prépondérant que joue Bicycle Girl dans l’intrigue, personnage qui n’apparaissait que de manière fugace jusque là. Ainsi, c’est à travers elle que l’on explore davantage la xénosphère pour y découvrir certaines caractéristiques inédites. Le roman présente également le même aspect chaotique que Rosewater : Insurrection, les coups de force se multipliant au fil des pages, tandis que certains acteurs ne cessent de revoir leurs alliances et leurs objectifs. Au bout du compte, tous verront leur histoire conclue de manière satisfaisante. On sent que Tade Thompson s’est pleinement investi dans ses personnages, et c’est l’une des forces de la trilogie. En revanche, la résolution de la guerre opposant tout ce petit monde aux Originiens laisse une désagréable impression de bâclé. Tout se joue dans les derniers chapitres, de manière aussi précipitée que peu convaincante. On peut également regretter qu’à force de se concentrer sur le microcosme que constitue Rosewater, le romancier en oublie le reste du monde, y compris certains éléments tout juste évoqués mais jamais développés. Aussi plaisante et souvent stimulante qu’ait été la lecture de cette trilogie, elle laisse toutefois un arrière-goût d’inachevé. Mais il n’est pas interdit de rêver que Tade Thompson n’en ait pas tout à fait fini avec cet univers.

Danser au bord du monde

«  Moi qui passe le plus clair de mon temps à raconter des histoires, j’aimerais bien, en premier lieu, savoir pourquoi je le fais, et en second lieu, pourquoi vous les écoutez ; et vice-versa.  »

Voici les questions qui pourraient servir de boussole pour aborder la lecture de ce recueil. Plus qu’un regroupement d’une trentaine de textes théoriques, il s’agit ici d’un grand voyage au fil des méandres des rencontres, des conférences, des articles et des interventions d’Ursula K. Le Guin. Les étapes sont nombreuses, tant elle y parcourt des thèmes variés. Littéraires ou sociétaux, philosophiques, poétiques ou quotidiens, aucun sujet n’est tabou, car le regard qui le contemple est honnête et franc. Posant aussi bien des questions sur la nature et le rôle de la fiction, sur le féminisme, ce qu’est un héros ou encore l’identité sexuelle, elle s’aventure tantôt dans des réflexions sur la narration, dans un journal du tournage du film De l’autre côté du rêve, sans négliger les mythes, s’interrogeant au passage sur l’origine de ses idées.

Ces textes, écrits et communiqués sur plusieurs décennies, ont parfois été repris plusieurs années après leur première présentation publique, car «  le problème des textes imprimés, c’est qu’ils ne changent jamais d’avis.  » Aussi la conférencière n’hésite-t-elle pas à revenir sur ses écrits, sur ses avis, à douter, à se remettre en question, et à assumer sans complexe, mais toujours avec bienveillance, les tournants, les joies et les erreurs de ses existences fictives et réelles.

Ces réflexions ouvertes enrichissent la lecture des romans et nouvelles de cette grande écrivaine qu’elle était, mais surtout, font réfléchir à ce que c’est d’être artiste, auteur, lecteur, ou simplement humain dans un univers immense. On y retrouve avec plaisir le regard, le style, et souvent l’humour de l’auteure, mais aussi de la femme, de la terrienne interrogeant les étonnants mystères qui nous entourent. Et tentant d’y apporter sa réponse avec ses histoires, en naviguant, ici aussi, entre les genres.

Un étrange voyage, donc, que la lecture de ce recueil, qui se fait aussi bien au fil des pages qu’au hasard de l’ouverture du livre, et qui n’est pas sans rappeler une malle aux trésors dans le gigantesque navire que constitue l’œuvre d’Ursula K. Le Guin : un vrai guide pour ses lecteurs et les amateurs de texte littéraires théoriques, et plus que tout, un outil précieux d’appréhension du monde. À lire, donc, et surtout à relire, pendant des années.

Le prochain “Une Heure-Lumière”…

Le prochain titre de la collection Une Heure Lumière sera La Fontaine des âges de Nancy Kress (trad. Erwann Perchoc). Récompensée par le prix Nebula 2008, cette novella sortira le 18 février 2021, sous une couverture signée Aurélien Police !

“Eriophora” chez Encre noire

« Cerise sur le gâteau, le texte est offert dans un écrin d’une qualité irréprochable : couverture double signée Manchu, illustrations intérieures, jeu typographique offrant au lecteur attentif une suite cachée au récit principal. Les éditions du Bélial’ frappent encore une fois très fort et nous offrent un nouvel incontournable de la littérature de science-fiction. » Encre noire

“La Fabrique des lendemains” : l'avis de Gromovar

« Il y a bien des années, j'ai acheté Neuromancien sans savoir vraiment ce que c'était et je suis resté scotché de la première à la dernière page. Il m'est arrivé la même chose ici. Dans les deux cas, un auteur visionnaire présente un futur qui allie, sans solution de continuité, hypothèses crédibles et époustouflant sense of wonder, qui offre donc à son lecteur un émerveillement intellectuellement acceptable. Du grand art. » Quoi de neuf sur ma pile

Dune dans la Yozone

« Dune – exploration scientifique et culturelle d’une planète-univers s’avère une mine d’informations, chaque intervenant analyse en profondeur tel ou tel pan de l’œuvre, étayant sa démonstration au moyen de la discipline scientifique qui se cache derrière. L’exercice est périlleux, car il est facile de perdre le lecteur, mais les dix scientifiques qui se mesurent ici à Dune relèvent avec brio le défi. Ils apportent un autre regard sur le cycle, offrent une autre lecture et surtout montrent tout le talent de Frank Herbert. » La Yozone

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