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Les critiques de Bifrost

L'Ombre du maître espion

L'Ombre du maître espion

Olivier GECHTER
CÉLÉPHAÏS
104pp - 9,00 €

Bifrost n° 72

Critique parue en octobre 2013 dans Bifrost n° 72

1864. Sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, la France domine plus que jamais le monde. Ses dirigeables, ses trains, son industrie triomphent et témoignent de la grandeur d’une nation que le monde entier jalouse. Antoine Lefort est un de ses champions. Le jeune homme est à la tête d’un empire industriel, spécialisé dans la technologie de pointe. Tout le monde voit en cet élégant dandy une des figures de la vie mondaine parisienne, négligeant qu’il est aussi un ingénieur génial travaillant sans relâche à l’amélioration de ses inventions. Mais il a surtout un secret que seul son majordome partage : c’est lui, le mystérieux justicier qui parcourt les rues de la capitale une fois la nuit tombée — il est le Baron Noir. Lorsque des plans secrets révolutionnaires sont volés, le Baron Noir devra revêtir son armure et se révéler au grand jour. Quelle puissance étrangère complote contre la France ? Quels ennemis devra-t-il affronter ?

Entre Batman et Iron Man, la création d’Olivier Gechter, jeune auteur issu de la microédition, bénéficie d’une série d’atouts conférant à son récit une originalité indéniable. Tout d’abord, saluons la couverture particulièrement inspirée de Géraud Soulié. Ensuite, la forme du texte, qui sert particulièrement le propos : une novella d’une centaine de pages. L’espace y est par conséquent suffisant pour poser le monde, l’intrigue et les personnages, tout en bénéficiant du rythme propre à la nouvelle. De fait, le récit s’avère mené sans temps mort, alternant scènes d’action et moment de révélations. Enfin, le steampunk tel que l’envisage Olivier Gechter se situe dans la tradition du roman populaire et de ses fascicules. Cela fait toute la différence : les archétypes qu’il convoque — le héros, ses acolytes et le grand méchant — n’ont rien de tristes rouages de l’intrigue relégués à l’état de citation. Ils sont là pour faire vibrer le lecteur, qui, pas dupe, anticipe la fin heureuse, tout en sachant que quelque part, quelque chose ou quelqu’un menace toujours de faire tomber le héros. Tout le travail de l’écrivain, en partie révélé par une brève et éclairante postface, vise à distraire son lecteur. La première mission du Baron Noir est désormais accomplie et c’est une réussite. A quand la prochaine ?

Étienne BARILLIER

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