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Les critiques de Bifrost

La miséricorde de l'ancillaire

La miséricorde de l'ancillaire

Ann LECKIE
J'AI LU
20,00 €

Bifrost n° 85

Critique parue en janvier 2017 dans Bifrost n° 85

À défaut de susciter l’unanimité, les « Chroniques du Radch » d’Ann Leckie ne laissent personne indifférent : on accroche ou on décroche. Dans notre 83e livraison, nous vous avions entretenus des deux premiers volumes, romans ayant raflé les plus grands prix de SF (Hugo, Nebula, Locus, BSFA…) et qui, pour notre part, nous avaient laissé une impression pour le moins mitigée, La Justice de l’Ancillaire et L’Épée de l’Ancillaire n’apparaissant pas à la hauteur de la réputation qui les précédait. Avec La Miséricorde de l’Ancillaire, troisième volet, récompensé par – seulement – un prix Locus, il est temps de voir si cette impression se maintient…

Bref rappel des événements précédents : Breq, anciennement le vaisseau Justice de Toren, avait décidé de se venger d’Anaander Mianaaï, despote immortel du Radch impérial ayant causé sa perte. Mais Breq a découvert que l’empereur, réparti dans des centaines de corps clonés, n’est plus uni et que deux factions se livrent un conflit larvé qui se transforme en guerre civile. Envoyé dans le système Athoek par l’une des factions d’Anaander, Breq y fait face à des frictions entre la planète et la station spatiale. Lorsque débute La Miséricorde de l’Ancillaire, une paix fragile semble être revenue sur Athoek, mais un rien suffirait à la briser : le retour d’un vaisseau supposé perdu, la venue d’un nouvel ambassadeur presger – cette race redoutable –, ou encore l’approche de l’un des avatars d’Anaander Mianaaï (et pas forcément la faction favorable à Breq). Ces trois arrivées vont finir par bouleverser l’équilibre du Radch.

Sans surprise, ce troisième volet des « Chroniques du Radch » s’inscrit dans la droite lignée des deux précédents, avec les mêmes défauts et qualités. Du côté des premiers, une intrigue qui suit tours et détours ennuyeux dans ses deux premiers tiers, une prose râpeuse et hachée – et cet emploi par défaut du féminin pour désigner les personnages apparaît définitivement comme un gadget. Quelques qualités cependant : un peu plus de sensibilité avec le personnage de Breq s’humanisant peu à peu ; un brin d’émerveillement avec les étranges Presgers, davantage présents par le biais de l’inénarrable traducteur/ambassadeur Zéiat ; un peu plus d’action et des conclusions aux fils d’intrigue laissés en suspens à la fin de L’Épée de l’Ancillaire. La conclusion reste toutefois assez ouverte pour laisser place à des tomes futurs. Pas sûr qu’on y suive Ann Leckie.

Erwann PERCHOC

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