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Les critiques de Bifrost

Sherlock Holmes et les trois terreurs d'hiver

Sherlock Holmes et les trois terreurs d'hiver

James LOVEGROVE
BRAGELONNE
360pp - 28,00 €

Bifrost n° 111

Critique parue en juillet 2023 dans Bifrost n° 111

Quand on aime, on ne compte pas. C’est sans doute ce que pense James Lovegrove, qui enchaîne les aventures du héros londonien (à moins qu’il ne compte ses chiffres de vente). Depuis 2013, il fait partie des nombreux écrivains ayant repris les personnages de Sir Arthur Conan Doyle pour de nouvelles enquêtes. Sans compter les trois romans mettant en scène le célèbre enquêteur aux prises avec Cthulhu et ses affidés, il lui a consacré pas moins de huit récits. Dont seuls les trois derniers sont traduits en français. Sherlock Holmes et les trois terreurs d’hiver est le plus récent. Il s’agit en fait de trois longues nouvelles reliées entre elles par une introduction et une conclusion communes. Car on y retrouve les mêmes thématiques et, surtout, les personnages de la même famille à cinq ans d’intervalle. Dans la première, le Dr Watson tombe par hasard sur un vieux camarade de classe. Celui-ci travaille encore dans leur ancienne école, où un drame affreux vient de se dérouler. Une noyade entourée d’une aura de mystère : une ancienne malédiction, lancée par une sorcière puissante, en serait à l’origine. Simple croyance ou magie avérée ? Les capacités de déduction du locataire du 221B Baker Street vont être mises à rude épreuve pour trier le vrai du faux, l’apparence de la réalité.

Les trois enquêtes, prises séparément, sont d’un niveau correct et peuvent titiller les neurones des lecteurs sans épuiser leurs capacités mentales. Rien d’exceptionnel, mais cela tient la route. Quant aux thèmes abordés, on trouve, comme précisé plus haut, une malédiction lancée par une sorcière, mais aussi un fantôme tueur et un cannibale retranché dans les bois. Le tout rehaussé par une figure féminine attendrissante et une violence de la « foule » nourrie par la haine typique de cette sagesse populaire si réputée… Trois récits de bonne tenue, donc, mais sans grande force, rien de réellement mémorable. Des récits que la conclusion finale vient toutefois habilement relier et montrer sous un nouveau jour. Reste que malgré ce retournement final, et même si l’emballage est reluisant avec sa tranche dorée, à 28 euros, l’ensemble risque de rester en travers de la gorge de beaucoup…

Raphaël GAUDIN

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