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Les critiques de Bifrost

Rêves de guerre

Rêves de guerre

Thomas DAY
MNÉMOS
416pp - 21,34 €

Bifrost n° 100

Critique parue en octobre 2020 dans Bifrost n° 100

Fausse fantasy relevant en réalité d’une SF post-apocalyptique, ce premier roman de son auteur convoque, sur sa quatrième de couverture, Moorcock et Shakespeare. On est loin de l’un comme de l’autre : les personnages stéréotypés aux noms ridicules de Day n’ont en rien l’impact de ceux du père de Hawkmoon, et leurs tourments amoureux et moraux génèrent plus l’ennui qu’autre chose. Sentiment d’ailleurs exacerbé par une absence quasi-totale de rythme et de souffle épique. Et ne parlons pas des fondamentaux du contexte qui débarquent au bout de… 200 pages !

Mais cela n’est rien par rapport au reste : une écriture qui navigue entre une caractérisation ultra-manichéenne, certains dialogues ou points d’intrigue naïfs et maladroits et une esbroufe stylistique boursouflée ; ensuite, un système de magie bancal, qui ressemble au fruit impie d’un brainstorming entre Denis Gerfaud, Christopher Nolan et JY Yang, le tout généreusement raturé en rouge par un Jean-Claude Van Damme au « meilleur » de sa forme cocaïnomane ; ou encore une intrigue tout aussi chaotique ; enfin, une forme alternant ultra-violence, scènes et allusions sexuelles incessantes qui constituent certes le cocktail qui est devenu la marque de fabrique de Day, mais qui n’est, à ce stade de sa carrière, pas encore sublimé par un fond thématique (qui se réduit ici à bien peu de choses, surtout un très puéril « la guerre c’est mal ») riche ou par quelque maturité.

Day a écrit assez de textes de qualité, dont certains tutoient le sublime, pour qu’on oublie cette quasi-fan fiction où il se fait plaisir en rendant hommage à ses idoles, via une high fantasy stéréotypée camouflée sous des oripeaux grimdark qui, avec son élu, ses prophéties, ses histoires de vengeance et son côté roman d’apprentissage, n’a guère d’intérêt par rapport à ce que propose le genre aujourd’hui.

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