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Les critiques de Bifrost

Les Villes nomades - l'intégrale

Les Villes nomades - l'intégrale

James BLISH
MNÉMOS
688pp - 35,00 €

Bifrost n° 101

Critique parue en janvier 2021 dans Bifrost n° 101

Chez Mnémos comme en SF, on est friand des Histoires du futur. Après celles d’Heinlein, de Smith ou de Niven, l’éditeur publie celle créée par James Blish dans les années 50 et 60 à travers les quatre tomes du cycle «  Les Villes nomades ». Certains sont des fix-ups, d’autres des romans écrits d’une traite, l’un d’eux a été rédigé des années après les autres et inséré entre les deux premiers tomes de la trilogie initiale, et tous ont subi des révisions en réponse à des points soulevés par les lecteurs. Aux hommes les étoiles décrit une année 2018 où la Guerre Froide est toujours d’actualité, et où, pour combattre l’URSS, les USA se sont transformés à leur tour en un état policier et totalitaire  ; dans l’espoir de préserver la culture occidentale, une cabale initie un projet scientifique secret, notamment un « pont » dans l’atmosphère de Jupiter devant permettre de valider certaines théories alternatives. Dans Villes nomades, l’aboutissement du projet a permis, mille ans plus tard, à des villes entières de s’arracher de la surface de la Terre pour proposer leurs compétences industrielles ailleurs, sur le modèle des Okies, travailleurs migrants de l’Oklahoma des années 20 et 30. Dans La Terre est une idée, on suit les aventures intergalactiques de New York, une des plus prestigieuses de ces villes nomades, menée de main de maître par le (très asimovien) maire Amalfi. Enfin, dans Un coup de cymbales, Blish va au terme de ses 2000 ans d’Histoire future et au bout de celle de l’univers !

La préface se plaît à souligner la solidité scientifique de l’ensemble (Blish, critique à la dent dure, en reprochait l’absence à certains de ses collègues auteurs) et l’importance du cycle dans le corpus SF, quand bien même « il fait son âge ». Une solidité qu’il importe toutefois de nuancer, car ce qui n’a pas été invalidé depuis les années 50/60 est parfois employé de façon abracadabrante, notamment en cosmologie – dans le premier et le dernier roman, on a davantage du technobabillage que de la vraie science, même de son époque. Quant au statut de cycle majeur, on est loin des autres Histoires du futur, d’autant que des quatre romans, seul le troisième présente un réel intérêt. Le premier est poussif pour le peu qu’il a à raconter (qui plus est résumé en quelques paragraphes dans les autres tomes), le second est un roman d’apprentissage très (trop) classique, même si son protagoniste est attachant, et le dernier s’avère trop bancal sur le plan scientifique pour convaincre. Reste à mettre au crédit de l’ensemble un sense of wonder indéniable et un excellent troisième tome.

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