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Les critiques de Bifrost

Foudre de guerre

Foudre de guerre

Larry CORREIA
L'ATALANTE
448pp - 24,50 €

Bifrost n° 76

Critique parue en octobre 2014 dans Bifrost n° 76

L’intrigue de Foudre de Guerre, nominé au prix Hugo 2014,se situe dans la continuité de Malédiction. Jake Sullivan, le lourd, recrute une équipe d’actifs de chocs pour se lancer dans une mission suicide afin de débusquer l’éclaireur. Faye, la voyageuse censée être morte, part à la recherche de Jacques Montand pour en apprendre davantage sur sa « malédiction ». Quant à Francis Stuyvesant, le bougeur, il œuvre dans l’ombre contre la loi de fichage des actifs que souhaitent mettre en place les États-Unis.

« On prend les mêmes et on recommence ». Cette maxime s’applique aussi bien aux défauts qu’aux qualités de Foudre de Guerre : un manichéisme trop marqué (les gentils américains, les méchants japonais), des combats homériques ad nauseum, des protagonistes qui commettent atrocités sur atrocités mais en les justifiant toujours de belle manière pour se donner bonne conscience (quand ils en possèdent une). L’intrigue linéaire ne surprendra personne, les meilleures idées sont sous-exploitées, certaines lignes narratives ou personnages quasiment abandonnés pendant plusieurs centaines de pages avant de réapparaître. Quant aux lecteurs avertis de l’univers Marvel, ils ne pourront s'empêcher de faire quelques rapprochements embarrassants (fichage des mutants/actifs, le cérébro/la machine de l’impérium, les Skrull/l’éclaireur).

Observer les mêmes défauts, filés sur la trilogie complète, a de quoi décourager ; l'auteur ne fait montre d'aucun progrès. Heureusement, le bébé n’est pas à jeter avec l’eau du bain : Foudre de Guerre possède quand même quelques vrais points forts. Correia insuffle un rythme soutenu à son récit ; seulement 448 pages pour clore une trilogie c’est assez bref par les temps qui courent. Et la qualité principale du roman tient dans sa galerie de personnages, plus déjantés les uns que les autres. On retrouve et on suit avec plaisir (quoique pas toujours…) les aventures de nos actifs. Mention spécial au Docteur Wells qui aurait mérité d’être plus développé.

Au cinéma, on parle volontiers de série B. « La trilogie du Grimnoir » n'est rien de plus. On réservera Foudre de Guerre à ceux que les deux premiers tomes ont enthousiasmé. Les autres passeront leur chemin sans regret.

Manuel BEER

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