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Les critiques de Bifrost

Dehors, les hommes tombent

Dehors, les hommes tombent

Arnauld PONTIER
1115
96pp -

Bifrost n° 99

Critique parue en août 2020 dans Bifrost n° 99

Un an après Sur Mars, Arnauld Pontier revient avec une autre novella, cette fois entièrement inédite. Délaissant la planète rouge, l’auteur choisit de rester sur notre monde mais dans un futur lointain. À ce titre, la couverture n’est pas sans rappeler la scène finale d’une certaine adaptation cinématographique d’un certain roman de Pierre Boulle. À défaut de singes (encore que), le décor reste le même : l’Hudson River, là où se dressait auparavant la Statue de la liberté. Un individu arrive à l’embouchure du fleuve. Il n’est pas humain : c’est un Semblant, autrement dit un de ces êtres artificiels créés par les hommes avant que ceux-ci se retournent contre eux. Désormais, des humains, il n’y en a plus un seul sur Terre – peut-être ailleurs, dans l’espace. Membre de l’United States Air (ou Android ?) Force, il parvient ici au terme d’un long périple, poussé par les échos d’une chanson datant d’un passé immémorial : «  Dehors les hommes tombent, comme des fétus de paille. » Bien qu’abandonnées, les ruines de New York ne manquent pas de dangers ou de surprises. Et peut-être, la possibilité d’un espoir.

Entre chaque chapitre s’intercalent d’étranges taches d’encre, qui, associées, forment un motif qui sera révélé à la dernière page. On aurait aimé ressentir pareille épiphanie à la lecture. Faisant la part belle à une langue ciselée, pas avare en mots rares, Arnauld Pontier propose une novella contemplative brassant les thématiques des robots, des armes autonomes et de la vie artificielle. Passé le début, le rythme ralentit, une bonne part du récit consistant en un flashback sur les temps passés. Si la balade n’est pas déplaisante – et de circonstance, en ce centenaire de la parution de la fameuse pièce R.U.R. de Karel Capek —, sûrement aurait-elle gagnée à être un brin plus substantielle.

Erwann PERCHOC

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