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Fiction T9

Parce que Fiction ose (audace dans le choix de ses textes, audace dans le choix de ses portfolios), parce que Fiction donne sa chance à de nombreux auteurs, illustrateurs et traducteurs en devenir, voilà une entreprise à soutenir (préférez toujours l'abonnement à l'achat au numéro).

Au-delà de ces quelques lignes militantes, on notera toutefois, avec une inquiétude certaine, le caractère un brin kamikaze de l'entreprise qui, en ces temps de crise, ose (décidément !) la couverture la plus anti-commerciale de ces quinze dernière années (exceptions faites du non travail de Jackie Paternoster au Livre de Poche, hors concours depuis que la série de logiciels Bryce existe).

Au sommaire de ce neuvième opus, un certain nombre de surprises qui rendent Fiction indispensable :

  • Les petites BDs de Jean-Jacques Girardot et Florence Delaporte, qu'on pourrait surnommer « les aventures de Garfield Schrödinger »
  • La nouvelle de Laurent Genefort, entre space op' et hard science, qui évoque, excusez du peu, le grand Greg Egan.
  • « Le Retour du capitaine Rayo » de Pablo Dobrinin, qui rappelle les textes mélancoliques de Andrew Weiner, « Signaux lointains » notamment.
  • « Un voyage dans l'au-delà » de M. Rickert, qui nous fait découvrir cette écrivaine américaine née en 1959, et en même temps un futur grand nom de la traduction : Célia Chazel (ceci écrit avec le plus grand des sérieux, la traduction de ladite Chazel se révélant tout à fait pertinente).
  • La nouvelle de Tim McDaniel, parce qu'elle est délicieusement idiote, génialement courte et percutante.
  • « La Dame des os » de Charles de Lint, nouvelle preuve, s'il en fallait, que cet auteur canadien ne mérite pas l'ostracisme que lui réserve depuis des années l'édition française.
  • Loin d'être sans intérêt, les nouvelles de Jeffrey Ford, Léo Henry et Ray Vukcevich sont à mon sens un cran en dessous, bien que toutes les trois folles, à leur manière.

Comme d'habitude (presque cinq ans déjà !), on regrettera les nombreuses fautes de mise en page, les coquilles et les fautes de français — un comble pour une revue à la non-fiction volontiers pédante et snob, en un mot : prétentieuse. Dommage, trois fois dommage, car Fiction ose et publie vraiment de bons textes.

N'oubliez pas de signer votre chèque.

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