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L’Enjomineur 1793

Ce second opus de la trilogie consacrée à la Révolution en Vendée (cf. critique in Bifrost n°38 pour le premier opus) concentre son action sur Paris. Cornuaud, possédé par la sorcière africaine qui le pousse à commettre des meurtres particulièrement barbares, sort de prison pour devenir un espion de la Révolution. La période et le poste lui permettent de se livrer à ses exactions sans crainte. Il s'amourache même d'une jeune femme satisfaite de trouver en lui un protecteur.

De son côté, Emile, misérable et sans ressources, fuit la Vendée. Il emporte avec lui la dague que lui a remise la fée Mélusine, découvrant avec stupeur que quiconque s'en empare est tué sur le champ. Successivement hébergé par de bonnes âmes, mais aussi des traîtresses qui le dénoncent, il retrouve le cheval blanc qu'il avait précédemment perdu, lequel le mène jusqu'aux portes de Paris. Au plus fort de la Terreur, il entre à nouveau en contact avec des représentants de l'autre peuple, afin de se faire préciser sa mission. Comme d'autres, il s'intéresse aux agissements des conspirateurs de la secte de Mithra, dirigée par le mystérieux Père des Pères, et dont le but est de répandre le mal sur terre.

Bien d'autres personnages portent leur regard sur cette période troublée, complotent ou se terrent pour échapper aux jugements et exécutions sommaires. L'intrigue principale s'enlise un peu dans des rebondissements accessoires, voire répétitifs, qui permettent à l'auteur de tenir son calendrier des événements et de donner à voir, entendre et sentir la peur, le sang, la misère et la saleté qui font de Paris un enfer. Mais Bordage reste un narrateur hors pair. Si ce second tome ne voit pas avancer l'action, il permet en tout cas de rendre avec un réalisme morbide la confusion et l'horreur qui régnaient alors. Le plaisir de lecture reste malgré tout au rendez-vous.

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