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Kwest

L'univers grouille de vie. Des milliers de races, dont les humains. Mais l'humanité ne forme pas un bloc. D'un côté l'Empire, une civilisation guerrière englobant plusieurs galaxies, des billions d'êtres humains dont l'expansion ne semble jamais devoir s'arrêter. En face, le Royaume, représentant quelques centaines de planètes et sur lequel règne le Pantap. L'Empire est aux portes du Royaume, qui ne fait pas le poids. Sous les ordres du Pantap, Eftalan Kwest, patriarche de son clan et héros de guerre, se lance dans une quête désespérée aux commandes de son gigantesque vaisseau, le Megatao : retrouver la Planète des Origines sur laquelle, selon une légende commune à des milliers de races, la vie aurait éclos pour la première fois. Comment cette planète pourrait-elle sauver le Royaume ? Nul ne le sait.

Pour la retrouver, Kwest commence une extraordinaire aventure qui passe par un contact avec les Yorsen, une race extraterrestre dont le nom signifie « les Grands Anciens », un peuple déjà vieux de plusieurs millions d'années lorsque les humains se dressaient pour la première fois sur leurs jambes. Seulement voilà, Kwest souffre d'une maladie mortelle qui, si elle avait été déclarée, aurait dû lui coûter son commandement. Ce qui fait de lui un traître. D'autant plus que la mission que Kwest impose à son équipage n'est peut-être pas forcément celle donnée par le Pantap…

Avec Kwest, Eschbach revient au space op', qui plus est dans le même univers que Des Milliards de tapis de cheveux, bien que cela n'ait pas vraiment d'importance. La quasi-totalité du roman se déroule à l'intérieur d'un vaisseau, un confinement un tantinet étouffant compensé par des situations intéressantes et des personnages aux caractères forts, quoiqu'à la limite du poncif, tel ce commandant tyrannique ou cet immortel torturé par tous les êtres chers qu'il a perdu. On a droit à un début sur les chapeaux de roue, qui malheureusement se délite pour finalement aboutir à une banale quête du divin par un homme aux portes de la mort, quête qui tourne finalement à l'absurde. On est également en présence d'une société hyper-hiérarchisée et rigide, pour laquelle Eschbach n'a pas su éviter les clichés. Enfin, la menace extérieure représentée par l'Empire, qui au début du livre créait une réelle pression narrative, bascule vite au dernier plan et fait retomber l'enjeu global du roman. Au total, le sentiment qui prédomine, lorsqu'on ferme le bouquin, n'est pas la déception mais plutôt la perplexité. Quoi ? Tout ça pour ça ! ? Classique et sans réelle invention, mais riche d'énergie, Kwest demeure une histoire agréable à lire, fluide et bien écrite. Reste que ce livre souffre d'une édition postérieure à l'époustouflant Des Milliards de tapis de cheveux et soutient difficilement la comparaison…

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