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Ce qui naît des abysses (Confluence T.1)

XXIVe siècle. Les problèmes de notre époque, climatiques et guerriers pour l’essentiel, s’étant amplifiés, l’Humanité a été contrainte à l’Immersion, et vit dans des villes sous-marines. La violence n’étant plus une option, les différentes coalitions de ces cités-États vivent sous le règne de la Pax, la paix à tout prix ; mais comme le mauvais côté de l’homme reste ancré en lui, dans chaque océan, une de ces cités est mandatée pour exercer une violence légitime afin de protéger toutes les autres. Dans l’Atlantique Nord, il s’agit d’Atlantis, qui, justement, déclenche une opération contre Providence, une de ses stations de recherche mystérieusement réapparue après avoir coulé au fond des abysses il y a un siècle, et qui refuse de partager le secret de sa survie. Lors de l’opération, un soldat d’Atlantis, Wolf, dont l’implant cérébral, dotant tout citoyen de la cité et le reliant à l’IA qui la gère, montre des signes de dysfonctionnement depuis quelque temps, part à la poursuite d’une jeune fille, Jihane, qui semble la seule survivante de Providence. Une adolescente dotée d’une technologie organique aux possibilités miraculeuses… et de bien plus encore, la mystérieuse Confluence, qui donne son nom au diptyque que ce roman ouvre. Recueillis, après bien des péripéties, par un sous-marin Hanséatique, des commerçants et diplomates nomades faisant le lien entre les polis immergées, ils devront se faire une place à bord alors que tout le monde convoite les secrets détenus par Jihane.

Si le début s’avère très enthousiasmant et extrêmement rythmé, ledit enthousiasme coule à pic quand nous est révélée l’origine de la tech organique et de la Confluence. Et l’amateur de hard SF, partant d’un rire nerveux, de se dire qu’après « Ta gueule, c’est magique » et « Ta gueule, c’est quantique », Poulain a inventé un « Ta gueule, c’est benthique » qui tient plus du new age que d’une quelconque vraisemblance. Si on ajoute à cela un énorme empilement de clichés et de tropes (scénario, monde, personnages, etc.), un message naïf/ convenu, et une étonnante ressemblance sur nombre de points avec le bien meilleur Unity d’Elly Bangs (ou avec la Bande d’Affinité de Peter Hamilton), on ne peut que constater l’énorme gite dont souffre le navire. Et pourtant… Il y a aussi bien des choses qui fonctionnent dans ce livre, car on a beau lever les yeux au ciel de temps à autre, on tourne les pages avec un certain plaisir, y revenir n’est pas une corvée, et on est curieux de voir où l’autrice veut nous conduire dans le volume suivant. Ce qui naît des abysses n’a pas de quoi inquiéter Peter Watts, qui restera le roi de la SF abyssale. On ne le recommandera pas non plus à un lecteur expérimenté ou adepte de hard SF. Mais pour un néophyte peu regardant, pourquoi pas…

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