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Émilie QUERBALEC

Photo de Émilie QUERBALEC

Émilie Querbalec a atteint l’âge où on préfère oublier de compter ses années sur le calendrier. Née entre la France et le Japon, elle aime marier les frontières et les saveurs en matière de lecture ou d’écriture. Dans sa marmite, on retrouvera du sucré-salé, de l’aigre-doux ou du piment, de l’occidental et de l’oriental, des poèmes, des nouvelles, un roman à ficeler, le tout saupoudré des trois F de l’imaginaire ou simplement assaisonné de littérature blanche. 

http://emilie-querbalec.com/

 

À paraître (normalement) en 2015 :

  • Un souvenir d’été, nouvelle, dans le fanzine « Éveil », Association Projet Transition
  • Sur les marches d’Oort, nouvelle numérique, Fantasmagorie Éditions
  • Lisse, le cordon, dans le recueil Malpertuis VI

Disponible   À paraître   Bientôt épuisé   En réimpression   Épuisé

Bifrost n° 109

Revues - Bifrost - 109

Bifrost n° 109

Ma femme et mes filles ne me comprenaient pas. Elles se plaignaient de tout ce sang qui giclait dans la maison quand j’empaillais une bête. C’est ma femme qui le supportait le moins.
Elle ne supportait pas grand-chose, mais c’était une sainte. Saine, robuste, avec des bras maigres mais puissants. Une vraie paysanne. Futée et peu bavarde.
Maintenant que j’y pense, elle ne parlait quasiment jamais. Seulement pour se lamenter lorsque j’empaillais ou pour nos filles. Là, elle devenait violente. Elle m’a menacé une fois avec une pelle. « Tiens-toi à l’écart de tes filles, vieux porc !
– Mais ils le font tous ! Pose ce truc et prépare à manger ! »
Je ne parlais pas beaucoup non plus, j’essayais surtout de la calmer. Elle n’était pas méchante en fait, non. Elle s’occupait de la maison et ne parlait pas avec les voisins. Chez nous, le silence régnait. On vivait bien.

Valerio Evangelisti
Cicci di Scandicci

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Bifrost n° 109

Revues - Bifrost - 109

Bifrost n° 109

Ma femme et mes filles ne me comprenaient pas. Elles se plaignaient de tout ce sang qui giclait dans la maison quand j’empaillais une bête. C’est ma femme qui le supportait le moins.
Elle ne supportait pas grand-chose, mais c’était une sainte. Saine, robuste, avec des bras maigres mais puissants. Une vraie paysanne. Futée et peu bavarde.
Maintenant que j’y pense, elle ne parlait quasiment jamais. Seulement pour se lamenter lorsque j’empaillais ou pour nos filles. Là, elle devenait violente. Elle m’a menacé une fois avec une pelle. « Tiens-toi à l’écart de tes filles, vieux porc !
– Mais ils le font tous ! Pose ce truc et prépare à manger ! »
Je ne parlais pas beaucoup non plus, j’essayais surtout de la calmer. Elle n’était pas méchante en fait, non. Elle s’occupait de la maison et ne parlait pas avec les voisins. Chez nous, le silence régnait. On vivait bien.

Valerio Evangelisti
Cicci di Scandicci

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