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Revues - Bifrost

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Bifrost n° 110

Revues - Bifrost - 110

Bifrost n° 110

Je me suis sentie tout à coup très seule, vulnérable. Une brise soufflait de la mer et me projetait du sable dans les yeux. Le soleil basculait vers l’horizon et il ferait bientôt froid. Au moment où les prémices de la panique montaient en moi, un homme est sorti de la maison en se frottant vivement les mains. Puis il a emprunté un sentier pavé dans ma direction.
« Ravi de vous voir ici, Carrie. »
Je me suis brusquement sentie idiote d’avoir envisagé que Zima ne vienne pas.
« Salut », ai-je répondu, mal à l’aise.
Mon hôte m’a tendu la main. Je l’ai serrée et j’ai perçu la texture légèrement plastique de sa peau artificielle. Aujourd’hui, elle était gris étain.
« Allons nous asseoir sur le balcon. Le crépuscule est un beau spectacle, n’est-ce pas ? »
J’ai acquiescé : « En effet. »
Il s’est détourné, s’est dirigé vers la maison. Ses muscles, contractés par la marche, saillaient sous sa peau à la couleur métallique. Des éclats pareils à des écailles sur la chair de son dos tissaient comme une mosaïque de puces réfléchissantes. Il était aussi beau qu’une statue ; une panthère puissante et déliée…

Alastair Reynolds
Bleu Zima

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Bifrost n° 110

Revues - Bifrost - 110

Bifrost n° 110

Je me suis sentie tout à coup très seule, vulnérable. Une brise soufflait de la mer et me projetait du sable dans les yeux. Le soleil basculait vers l’horizon et il ferait bientôt froid. Au moment où les prémices de la panique montaient en moi, un homme est sorti de la maison en se frottant vivement les mains. Puis il a emprunté un sentier pavé dans ma direction.
« Ravi de vous voir ici, Carrie. »
Je me suis brusquement sentie idiote d’avoir envisagé que Zima ne vienne pas.
« Salut », ai-je répondu, mal à l’aise.
Mon hôte m’a tendu la main. Je l’ai serrée et j’ai perçu la texture légèrement plastique de sa peau artificielle. Aujourd’hui, elle était gris étain.
« Allons nous asseoir sur le balcon. Le crépuscule est un beau spectacle, n’est-ce pas ? »
J’ai acquiescé : « En effet. »
Il s’est détourné, s’est dirigé vers la maison. Ses muscles, contractés par la marche, saillaient sous sa peau à la couleur métallique. Des éclats pareils à des écailles sur la chair de son dos tissaient comme une mosaïque de puces réfléchissantes. Il était aussi beau qu’une statue ; une panthère puissante et déliée…

Alastair Reynolds
Bleu Zima

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Bifrost n° 111

Revues - Bifrost - 111

Bifrost n° 111

Le docteur Mort tourne le dos au vent pour allumer une cigarette qu’il tire d’un étui en or. Elle est encore plus longue qu’une 101, avec un bout rouge et un dragon d’or sur le papier.
« Pendant que tu regardais la mer, je suis sorti en catimini des pages de l’excellent roman que tu as dans la poche de ta veste.
– Je ne savais pas que vous pouviez faire ça.
– Oh, mais oui. Je viendrai te voir de temps à autre.
– Le capitaine Ransom est déjà là. Il va vous tuer. » Le docteur Mort sourit et hoche la tête.
« J’en doute fort. Vois-tu, Tackman, Ransom et moi, nous sommes un peu comme des lutteurs de foire ; nous faisons notre numéro sous des aspects variés, vingt fois, cent fois – mais c’est toujours pour la galerie. »
Il expédie sa cigarette par-dessus la palissade, et pendant un moment on peut suivre des yeux la petite lueur de son bout enflammé, puis on la voit s’éteindre dans l’eau. Le temps de se retourner, et le docteur Mort a disparu. Il fait froid.

Gene Wolfe
L’Île du docteur Mort et autres histoires

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Bifrost n° 111

Revues - Bifrost - 111

Bifrost n° 111

Le docteur Mort tourne le dos au vent pour allumer une cigarette qu’il tire d’un étui en or. Elle est encore plus longue qu’une 101, avec un bout rouge et un dragon d’or sur le papier.
« Pendant que tu regardais la mer, je suis sorti en catimini des pages de l’excellent roman que tu as dans la poche de ta veste.
– Je ne savais pas que vous pouviez faire ça.
– Oh, mais oui. Je viendrai te voir de temps à autre.
– Le capitaine Ransom est déjà là. Il va vous tuer. » Le docteur Mort sourit et hoche la tête.
« J’en doute fort. Vois-tu, Tackman, Ransom et moi, nous sommes un peu comme des lutteurs de foire ; nous faisons notre numéro sous des aspects variés, vingt fois, cent fois – mais c’est toujours pour la galerie. »
Il expédie sa cigarette par-dessus la palissade, et pendant un moment on peut suivre des yeux la petite lueur de son bout enflammé, puis on la voit s’éteindre dans l’eau. Le temps de se retourner, et le docteur Mort a disparu. Il fait froid.

Gene Wolfe
L’Île du docteur Mort et autres histoires

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Bifrost n° 112

Revues - Bifrost - 112

Bifrost n° 112

En avril 1332, un objet qui se déplaçait à une vitesse prodigieuse entra dans le Système solaire, suivit une trajectoire hyperbolique autour du soleil puis repartit, le tout en l’espace de quelques semaines. Visible à l’œil nu, il aurait ressemblé à n’importe quelle comète, présage d’on ne savait trop quoi, brillant pendant un temps dans le ciel nocturne. Mais il était trop sombre pour qu’on le repère sans grossissement, et les télescopes capables de montrer pareil objet ne seraient conçus que six cents ans plus tard. Personne, sur Terre, ne remarqua son passage.
Le quinzième jour du même mois, dans la ville française de Bayonne, en Gascogne, Sibilla Ysarni, femme de tailleur, donna naissance à un enfant. La délivrance se produisit à l’aube, et les premiers cris du nouveau-né se mêlèrent au tintement des cloches de la cathédrale au loin. On disait de Dieu qu’il aimait le monde, mais en regardant la sage-femme essuyer le sang sur le visage de sa fille, Sibilla fut prise de l’idée hérétique que l’amour pouvait uniquement habiter la chair, qu’il était cloué sur une croix de temps et de mort.
Sibilla Ysarni mit deux autres enfants au monde avant qu’une fièvre quelconque l’emporte par une douce soirée d’été de l’an 1348. Parmi ses descendants, on compterait une certaine Esmi Sur-Kalleen, née en 2210 dans une conurbation dense sur la côte orientale de l’île de Baffin…

Robert Charles Wilson
Dans le corps du ciel

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Bifrost n° 112

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Bifrost n° 112

En avril 1332, un objet qui se déplaçait à une vitesse prodigieuse entra dans le Système solaire, suivit une trajectoire hyperbolique autour du soleil puis repartit, le tout en l’espace de quelques semaines. Visible à l’œil nu, il aurait ressemblé à n’importe quelle comète, présage d’on ne savait trop quoi, brillant pendant un temps dans le ciel nocturne. Mais il était trop sombre pour qu’on le repère sans grossissement, et les télescopes capables de montrer pareil objet ne seraient conçus que six cents ans plus tard. Personne, sur Terre, ne remarqua son passage.
Le quinzième jour du même mois, dans la ville française de Bayonne, en Gascogne, Sibilla Ysarni, femme de tailleur, donna naissance à un enfant. La délivrance se produisit à l’aube, et les premiers cris du nouveau-né se mêlèrent au tintement des cloches de la cathédrale au loin. On disait de Dieu qu’il aimait le monde, mais en regardant la sage-femme essuyer le sang sur le visage de sa fille, Sibilla fut prise de l’idée hérétique que l’amour pouvait uniquement habiter la chair, qu’il était cloué sur une croix de temps et de mort.
Sibilla Ysarni mit deux autres enfants au monde avant qu’une fièvre quelconque l’emporte par une douce soirée d’été de l’an 1348. Parmi ses descendants, on compterait une certaine Esmi Sur-Kalleen, née en 2210 dans une conurbation dense sur la côte orientale de l’île de Baffin…

Robert Charles Wilson
Dans le corps du ciel

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Bifrost n° 113

Revues - Bifrost - 113

Bifrost n° 113

« Le spectacle de la machine qui produit du sens dispense l’homme de penser. » Il est tentant d’appliquer la formule de Jean Baudrillard à l’intelligence artificielle, et de l’envisager sous le prisme de la science-fiction qui, depuis toujours, s’occupe à produire du sens en pensant le spectacle de la machine. C’est là l’objet de ce numéro de Bifrost : les enjeux cultuels, socio-économiques, mais aussi de définition sous-tendus par la problématiques de l’intelligence artificielle. En se gardant de toute posture morale – autant que faire se peut. On s’intéressera ici à la façon dont la science-fiction d’hier et d’aujourd’hui aborde la thématique de l’IA, quelles sont les œuvres phares qui y sont liées, et comment la pensée exprimée par le genre a évolué au fil du temps. En pensant le monde futur, la SF contribue à cristalliser le présent ; une responsabilité aussi lourde que passionnante. Notre sujet présent en est un exemple éclatant. Un de plus.

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Bifrost n° 114

Revues - Bifrost - 114

Bifrost n° 114

« Nous allons ici entreprendre un voyage au-delà des frontières propre à faire voler en éclat bon nombre d’idées préconçues sur le réel et la fiction, sur la politique et la littérature, sur le jeu et le sérieux, et ce en compagnie de l’esprit génial et excentrique d’Iain M. Banks. Un des rares auteurs contemporains à s’être frotté non seulement à l’utopie positive, mais également à ce genre conservateur qu’est le space opera. Il a fait le pari de créer une utopie qui en reste une, une utopie profondément utopique, et de la placer dans le milieu le plus conflictuel et ambitieux qui soit, celui des guerres des étoiles et des technologies magistrales. Nous allons ici voir comment l’utopie de Banks apporte un peu de ferveur politique dans un monde où l’on se sent démuni et impuissant face à la logique globalisante en marche, avec la volonté de rendre hommage, le plus délicatement et le plus joyeusement possible, à l’imagination libératrice de l’auteur... »
Alice Carabédian

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Bifrost n° 73

Revues - Bifrost - 73

Bifrost n° 73

Du plus loin qu’il m’en souvienne, je me rendais dans la maison jaune pour le compte de ma mère. Chaque mercredi matin vers neuf heures, j’ouvrais cette bâtisse défraichie avec une clé du trousseau qu’elle m’avait confié. A l’intérieur, il y avait un vestibule et deux portes, dont l’une, enfoncée, donnait sur un escalier branlant. Je déverrouillais l’autre et j’entrais dans l’appartement obscur. Le corridor, au lustre toujours éteint, sentait l’humidité et la vieillesse. Jamais je n’ai effectué ne serait-ce que deux pas dans ce petit couloir où la moisissure se mêlait aux ombres et qui semblait disparaître un peu plus loin. Comme la porte de la chambre de Mrs. Miller se trouvait juste devant moi, je me contentais de me pencher et de frapper au battant…

China Miéville
Les Détails

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Bifrost n° 80

Revues - Bifrost - 80

Bifrost n° 80

Jordy Verrill était seul sur sa propriété bordant Bluebird Creek quand la météorite traça son sillage de feu à basse altitude et s’enfouit dans la rive orientale du ruisseau. Le ciel du soir, lumineux vers l’ouest, violet au-dessus de sa tête, noircissait à l’est où luisait le cierge magique de Vénus. On était le 4 juillet ; Jordy comptait aller en ville admirer le vrai feu d’artifice lorsqu’il aurait fini sa dernière parcelle d’érables à sucre, qu’il s’occupait d’entailler et de panser.
Mais même les gros soleils allumés en fin de spectacle ne valaient guère le bolide au corps brillant qui avait fendu la voûte céleste d’un crachotement rouge terne…

Stephen King
Mauvaise herbe

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