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Les critiques de Bifrost

Utopiales 2011

Utopiales 2011

James MORROW, Roland C. WAGNER, Tim POWERS, Lucius SHEPARD, Éric HOLSTEIN, Sabrina CALVO, Norbert MERJAGNAN
ACTUSF
235pp - 12,20 €

Bifrost n° 65

Critique parue en janvier 2012 dans Bifrost n° 65

Pour l’édition 2011 des Utopiales, les éditions ActuSF nous ont concocté une anthologie sans thème, alors que celui du festival, Histoire(s), était pour le moins attirant. Cette anthologie contient sept textes, quatre français et trois américains.

Pour les français, c’est la nouvelle de David Calvo (déjà lue dans Angle mort) qui domine la sélection de la tête et des épaules. N’ayant pas réussi à lire plus de cinquante pages de Rêves de gloire de Roland C. Wagner, il était logique que je ne dépasse pas la troisième page du « Train de la réalité » situé dans le même univers. La nouvelle d’Eric Holstein est une variation rock sur le thème de la muse vampire, un peu comme si on jetait le personnage principal d’Almost Famous dans le jeu de quilles des Morsures de l’aube. Le résultat est anecdotique, et surtout décevant car on a connu l’auteur autrement plus inspiré. Quant au texte de Norbert Merjagnan, il faut traverser un mur de poésie pour atteindre l’histoire et une fois l’intrigue à portée de doigts, il faut alors croire à un truc incroyable, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Ambitieux, sans aucun doute, mais échouant sur deux niveaux, celui du style et celui de l’intrigue.

Les trois nouvelles américaines sont très différentes. James Morrow nous narre le destin des survivants du Titanic amassés sur un radeau construit en deux heures ; une farce morale épatante, c’est peu de le dire. Tim Powers mêle fantôme et gémellité dans un texte peu ambitieux mais maîtrisé de bout en bout. Lucius Shepard nous plonge dans l’horreur d’une guerre future au Salvador (ce texte ancien, 1984, montre bien les progrès accomplis par l’auteur en vingt-cinq ans ; si les idées, fortes, brutales, et les personnages sont déjà là, la narration reste hésitante, ce qui n’est plus le cas dans les nouvelles et novellae actuelles de l’écrivain voyageur).

Au final, on a un excellent texte (celui de James Morrow, si bon qu’il vaut amplement les douze euros nécessaires à l’achat de l’objet), deux très bons, de l’anecdotique et du raté, mais rien de franchement scandaleux ou odieux. La qualité minimum est là, les goûts feront le reste.

Thomas DAY

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