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Les critiques de Bifrost

Les Océans Stellaires

Les Océans Stellaires

Loïc HENRY
SCRINEO
416pp - 20,00 €

Bifrost n° 85

Critique parue en janvier 2017 dans Bifrost n° 85

Les Océans stellaires, deuxième roman de Loïc Henry après Loar (dont nous disions du bien pile vingt numéros plus tôt), a la lourde charge d’inaugurer la nouvelle collection de science-fiction des éditions Scrinéo. Une collection dirigée par Stéphanie Nicot, anciennement rédac’chef de la revue Galaxies et actuelle organisatrice des Imaginales, et destinée à un lectorat adulte, chose que ne laisse guère percevoir la couverture de ce premier titre, très typée jeunesse.

Les Océans stellaires prend place dans un futur lointain où l’humanité a essaimé sur diverses planètes grâce aux Seuils, ces portails spatiaux systématiquement situés dans les abysses océanes. L’Empire, la Ligue et la Fédération se disputent régulièrement pour étendre leur influence ; au milieu de tout cela, la belle et talentueuse Luu Luy fait son job d’Explo : arpenter les fonds marins et dénicher de nouveaux Seuils, qui donneront l’accès à de nouvelles planètes. Un job qui la place au cœur des enjeux entre les trois grandes puissances. Quant à l’éthologue Stella, elle est en émoi : aurait-on découvert une race extraterrestre sentiente ? Ce serait une première. La voilà bientôt suppléée d’un jeune homme aux capacités particulières – un mutant ? Leurs parcours vont se croiser et se recroiser alors que l’humanité, au bord d’une découverte à même de tout changer, continue son œuvre de colonisation destructrice…

Les Océans stellaires brasse plusieurs tropes – premier contact alien, mutants, sociétés interplanétaires –, avec pour originalité la situation sous-marine des Seuils. De fait, on a ici affaire à un space opera qui ne se déroule pas dans l’espace – les abysses remplaçant les tréfonds du cosmos. Loïc Henry fait preuve d’un style élégant et riche, parfait pour évoquer des décors chatoyants (mais qui ne restent hélas que des décors), malheureusement moins pour susciter l’adhésion auprès des personnages ou de l’intrigue, dont les enjeux se diluent au fil du roman. Quant à l’univers mis en place, il demeure à l’état d’esquisse. En somme, assez vite on s’ennuie poliment, et c’est dommage.

Un coup d’épée dans l’eau ? On espère qu’Étoiles sans issue de Laurent Genefort, prochain titre à paraître au sein de cette collection, s’avérera plus convaincant.

Erwann PERCHOC

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