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Les critiques de Bifrost

Le Monde d'Avant

Le Monde d'Avant

Karen TRAVISS
BRAGELONNE
382pp - 20,00 €

Bifrost n° 50

Critique parue en mai 2008 dans Bifrost n° 50

« Les fragiles bezeri ont disparu, tués par le manque de scrupules des Humains. Les puissants protecteurs wess'har ont failli à leur obligation envers la population indigène massacrée. Et il faut laver cet outrage. Mais ceux qui rendront leur jugement viennent du Monde d'Avant — le monde natal des wess'har. » Extrait du quatrième de couverture.

Troisième volume de la saga des Guerres wess'har qui en compte déjà six dans les pays anglo-saxons — City of Pearl (La Cité de perle, critique dans Bifrost n°45), Crossing the line (Transgression, critique dans Bifrost n°47), The world before (Le Monde d'avant), Matriarch, Ally, Judge — , cet épisode ne surprendra guère ceux qui ont lu les deux précédents volumes du cycle : c'est toujours aussi mal écrit, mal construit, bavard. Dommage ? Non, rageant, car on sent que ça pourrait être formidable, que l'auteur, bien conseillée (plus ambitieuse ?), aurait pu se hisser plus haut, beaucoup plus haut.

Ce qu'on peut accepter d'un premier roman, et encore, devient proprement insupportable quand on arrive au troisième. Karen Traviss n'a fait aucun progrès visible (on plaint le traducteur) ; pis, elle tire à la ligne de façon éhontée (à une ou deux péripéties près, les 120 premières pages de ce Monde d'avant ne servent à rien, ne font que répéter ce qu'on sait déjà quand on a lu les tomes un et deux, et diffèrent le moment, tant attendu, du retour de Shan Frankland). Cette science-fiction féministe et militaire (je ne suis pas sûr qu'on puisse dire que ce cycle soit « militariste ») pourrait être passionnante si elle apportait un regard sans concession (ou à défaut, un vrai regard) sur les guerres futures, ceux qui les déclarent et ceux qui y mettent un terme, mais Karen Traviss allonge la sauce, multiplie les dialogues inutiles, évite les descriptions comme la peste, sans doute consciente de ses limites littéraires, grandes et hautes, telle la muraille de Chine.

Comme dirait Xavier Mauméjean : « Vous, je ne sais pas. Mais moi, j'arrête… » [les Guerres Wess'har].

Thomas DAY

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