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Les critiques de Bifrost

J. G. Ballard, hautes altitudes

J. G. Ballard, hautes altitudes

James Graham BALLARD, Jérôme SCHMIDT, Émilie NOTERIS, Stan BARETS, Yves FRÉMION, David CRONENBERG, Bruce BEGOUT, Jacques BARBÉRI, Rick McGRATH, David PRINGLE, Bruce STERLING, Luc SANTE, Rick POYNOR, Norman SPINRAD
ERE
18,30 €

Bifrost n° 59

Critique parue en juillet 2010 dans Bifrost n° 59

Sous la direction de Jérôme Schmidt et de la plasticienne Emilie Notéris, cet ouvrage publié aux éditions è®e se présente comme une compilation d’articles consacrés à J. G. Ballard (signés Bruce Bégout, Jacques Barbéri, David Pringle, Rick McGrath, Rick Poynor et Luc Sante), ponctués d’entretiens (avec Ballard bien sûr, mais aussi David Cronenberg, Bruce Sterling et Norman Spinrad), illustrés par les dessins et photographies d’artistes, et suivis par une bibliographie commentée. S’il y est évidemment question de science-fiction, comme le suggèrent les interviews de Norman Spinrad et de Bruce Sterling, Hautes altitudes s’adresse sans doute moins au simple amateur du genre qu’aux lecteurs confirmés du visionnaire de Shepperton.

Signalons tout particulièrement deux textes. Interprétant des extraits d’entretiens, des allusions au « Projet pour un Nouveau Roman » (une fiction expérimentale) dans La Foire aux atrocités et de multiples occurrences du thème de la crucifixion et de la résurrection/réincarnation dans l’œuvre de Ballard, David Pringle, l’un des fondateurs historiques de la revue anglaise Interzone, essaie de retracer une généalogie possible de son premier roman inédit, Toi, Moi et le Continuum, mentionné dans une notule parue dans New Worlds en 1956… Pour Pringle — et Ballard semble le confirmer dans une lettre —, ce roman inachevé aurait été un récit christique expérimental, dont certains éléments furent réinjectés dans La Foire aux atrocités. Enfin dans « Suburbia », Bruce Bégout, fin observateur de la périurbanisation du monde, analyse d’abord l’émergence des « sous-villes », c’est-à-dire de ces banlieues décentrées, qui ne sont plus « une simple extension périphérique de la ville », mais « une nouvelle manière de penser et de constituer l’espace urbain », puis tente de la définir par un surprenant poème phénoménologique, avant de conclure en beauté avec les visions ballardiennes de cette nouvelle forme d’occupation de l’espace.

Olivier NOËL

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