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Les critiques de Bifrost

Clairvoyante

Clairvoyante

Glenda LARKE
PYGMALION
350pp - 21,50 €

Bifrost n° 51

Critique parue en juillet 2008 dans Bifrost n° 51

Après avoir publié son premier roman sous son nom de femme mariée, Glenda Noramly (Havenstar, 1998), c'est en 2003 que l'australienne Glenda Larke publie le premier volume de sa trilogie des Îles Glorieuses (suivie depuis par une autre trilogie, The Mirage Makers). Deux cycles qui, il faut bien le reconnaître, n'ont guère déchaîné les foules. Ni celle des lecteurs, ni celle des journalistes.

Si je reproduis ci-après le début de la quatrième de couverture de Clairvoyante, ce n'est point par paresse, mais tout simplement parce que ce texte de présentation donne une bonne idée de l'ouvrage :

« Braise Sangmêlé s'était juré de ne jamais remettre les pieds à la Pointe-de-Gorth, repaire de tout ce que les Îles Glorieuses comptent de désespérés, de trafiquants, d'escrocs et de criminels sans foi ni loi prêts à tuer père et mère pour quelques setus ou une choppe de bineille. Mais les Vigiles, qui règnent en maître sur l'archipel, ne l'entendent pas de cette oreille. Braise est la seule à pouvoir mener à bien une mission délicate pour leur compte : ramener le plus discrètement possible la Castenelle de Cirkase en fuite. Et on ne lui demande pas son avis. »

Une magicienne en mission, une noble femme disparue, un méchant magicien, un bel homme de foi… Le terrain est connu. Connu. Connu. Et les rares secrets seront bien vite éventés. Tant et si bien qu'on s'ennuie ferme. Le tout est maîtrisé, correctement écrit, bien foutu, bien traduit (encore que l'emploi de la première personne du passé simple, à la place du passé composé, peut poser problème), mais au final, c'est propre, fleuri, professionnel (comme le carrelage de salle de bain de Tante Edna). Et ce n'est pas un ou deux passages convenus dans les bordels des Îles Glorieuses qui changent foncièrement la donne. C'est du sous-Robin Hobb, jamais scandaleux, jamais mauvais — professionnel, vous dis-je… Voilà un livre qui, une fois la dernière page tournée, évoque ces vieux westerns où, après une journée de chevauchée dans le désert et l'échange de plomb chaud contre quelques volées de flèches, de bons sudistes descendent de cheval en pantalon et chemise parfaitement repassés, sans tache, ni auréole sous les bras.

Sergio Leone, Sam Peckinpah et Clint Eastwood n'ont eu de cesse de révolutionner le western. Il serait bon qu'un trio de cette envergure s'attaque à la fantasy.

Thomas DAY

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