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Les critiques de Bifrost

Bitterwood

Bitterwood

James MAXEY
LE PRÉ AUX CLERCS
494pp - 21,80 €

Bifrost n° 60

Critique parue en octobre 2010 dans Bifrost n° 60

Le monde vit sous la main de fer des Dragons depuis un millénaire et Albekizan, le roi actuel, est le pire d’une longue lignée de tyrans sanguinaires. Les humains sont traités par les Sauriens comme les Ilotes par leurs maîtres Spartiates : les révoltes sont réprimées avec une violence extrême. La dictature s’aggrave encore avec l’assassinat de l’héritier du tyran par le « terroriste » Bitterwood. Albekizan, fou de chagrin, décide d’anéantir l’espèce humaine qu’il juge inutile et responsable de la mort de son fils. Aidé par un Dragon psychopathe, il met en place un camp de concentration à l’échelle du pays et y attire les humains par un mélange de promesses de vie meilleure et de menaces à peine voilées. Fort heureusement, tous les Dragons ne sont pas de cet avis, ainsi le mage royal Vendevorex et son humaine domestique, qui décident de s’opposer au dictateur génocidaire par tous les moyens, y compris en s’alliant au légendaire assassin de Dragon et héros de la résistance, le fameux Bitterwood…

Ce roman démarre comme un cycle de fantasy naïf et manichéen mais se révèle au fil des pages à la fois addictif et trompeur. Il se transforme en effet par petites touches presque impressionnistes en roman de science-fiction post-apocalyptique qui réussit à surprendre le lecteur et à expliquer de manière assez élégante et logique le retour des dragons et de la magie. Une prouesse qui vaut d’ailleurs à elle seule la lecture de l’ouvrage.

Les personnages sont attachants, quoique parfois un peu trop « Américains », mais il est vrai que l’action se passe en Géorgie, et Bitterwood, sorte de super résistant sur le retour, est particulièrement réussi. L’intrigue rebondit allégrement avec juste ce qu’il faut de surprises et de deux ex machina pour que l’on ne s’ennuie pas. De fait, une fois fini le livre — qui, bien que clos, n’en est pas moins le premier volume d’une trilogie —, on se surprend à y trouver un petit goût de revenez-y. En clair, sans être le cycle de l’année, nous sommes ici en présence d’un très honnête travail d’écrivain qui remplit parfaitement son office : distraire le lecteur tout en étant original. A recommander comme un bon moment de détente sans prétention.

Mathias ROUSSEAU

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