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Les critiques de Bifrost

Anciens rivages

Anciens rivages

Jack MCDEVITT
POCKET
384pp - 8,30 €

Bifrost n° 14

Critique parue en juillet 1999 dans Bifrost n° 14

Tom Lasker découvre, enfoui dans son champ du Dakota, un navire en excellent état. Plus surprenant encore, la voile est composée d'un matériau inusable qui se situe loin sur l'échelle atomique et ne peut avoir été fabriqué par l'homme. Le revêtement de la coque bénéficie des mêmes qualités. La nuit, le bateau s'éclaire. Les médias s'emparent rapidement de l'affaire. Il s'avérerait que ce navire voguait sur l'ancienne mer intérieure qui recouvrait la région à l'époque, le lac Agassiz. En parcourant ses bords, on découvre un autre artefact en plein territoire indien, une plate-forme d'origine extraterrestre qui permet de se rendre instantanément sur d'autres mondes. Les Indiens associés à l'exploration découvrent un paradis terrestre comme pouvait l'être notre planète avant l'essor de la civilisation.

Le récit s'attarde moins à dévoiler l'origine et les mystères de la plate-forme qu'à décrire les réactions qu'elle entraîne au sein de la société. Après un battage médiatique croissant, qui va du scepticisme à l'enthousiasme, le bonheur des inventeurs promus au rang de célébrités, les tentatives de récupération du site par des chercheurs plus officiels, par des empires financiers désireux d'exploiter les retombées technologiques attendues, une crise mondiale menace l'équilibre planétaire : des industries voient leurs actions chuter devant la promesse de matériaux inusables, de transports instantanés, d'énergie à bas prix.

Un bond en avant trop important tue le progrès car il entraîne des bouleversements sociaux et économiques destructeurs. Pour éviter la crise, le gouvernement tente de racheter le terrain, voire de détruire la plate-forme, décisions contre lesquelles se battent les Indiens qui envisagent même de renouer avec leur ancien mode de vie sur la planète édénique.

Cette description de l'impact social de nouvelles technologies est racontée avec force détails à la façon des romans d'horreur contemporains, sans rien omettre du parcours d'un personnage dès qu'il entre en scène ; la réflexion fait cependant défaut au roman, elle est compensée par les multiples scènes qui brossent un tableau d'ensemble que le lecteur pourra méditer à loisir.

Claude ECKEN

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