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Les critiques de Bifrost

Retour sur Mars

Retour sur Mars

Ben BOVA
POCKET
698pp - 11,70 €

Bifrost n° 33

Critique parue en janvier 2004 dans Bifrost n° 33

Si la conquête de l'espace semble aujourd'hui hors de portée, ce n'est pas une question de moyens techniques mais de prix. Jamie Waterman, l'Indien qui a participé à la première expédition sur Mars, au cours de laquelle il lui semble avoir aperçu des vestiges de civilisation rudimentaire, ne peut retourner sur la planète rouge poursuivre ses recherches que grâce au financement du puissant Trumball qui prévoit de rentabiliser l'opération, sur les conseils de son fils Dex participant à l'expédition, en rendant Mars accessible aux touristes. Jamie s'y oppose mais d'autres voient en lui un dangereux idéaliste qu'il convient d'écarter. Dex, quant à lui, tient à prouver qu'il peut exister sans son père.

Outre ces querelles et les dangers naturels que les cinq hommes et les trois femmes affrontent sur Mars, se profile un péril bien plus insidieux, celui de la dépression nerveuse. Un des membres de l'équipage a craqué et multiplie les sabotages menaçant la poursuite de la mission et la survie du groupe. Un journal intime dont on délivre de maigres extraits entre deux chapitres permet au lecteur d'exercer sa sagacité pour démasquer l'auteur des accidents.

Ben Bova, qui a travaillé pour la NASA, décrit très fidèlement Mars et parvient à faire sentir la fragilité de l'homme dans l'espace et le côté bricolage des équipements technologiques : par souci d'économie, les astronautes descendent sur la planète en combinaison spatiale, accrochés à un engin de navigation réduit à sa plus simple expression.

Les divers aspects du récit sont bien traités et racontés avec suffisamment de métier pour soutenir l'attention et entretenir le suspense, quand bien même le scénario manque de consistance : afin de demeurer dans une optique réaliste, l'auteur n'a pas tenu à privilégier une intrigue plutôt qu'une autre, qui aurait fait office de charpente. Tout suscite l'intérêt mais rien n'émerge : cette absence de squelette est le seul point faible de ce roman.

Claude ECKEN

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