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Les critiques de Bifrost

L'Édit barbare

L'Édit barbare

Éric CATTELAIN
LIVRE DE POCHE Jeunesse
256pp - 7,09 €

Bifrost n° 38

Critique parue en avril 2005 dans Bifrost n° 38

Leike Chu est aujourd'hui la Maîtresse de l'Ordre des Neuf Rameaux. Mais son ascension ne s'est pas faite sans peine. Tout a commencé après que l'Empire a imposé l'Edit Barbare dont le premier article disait : « Tu n'écriras point ! » Tout signe, toute marque ressemblant à de l'écriture était bannie. La mort pouvait même sanctionner les rebelles. Plus d'écriture, donc plus de livres, donc plus de culture. Mais certains décidèrent de résister dans l'ombre, pour redonner sa place à l'écrit au sein de l'Empire. Leike Chu ne fut évidemment pas étrangère à ce changement…

L'éditeur clame haut et fort que l'auteur est un linguiste chevronné, qui a même inventé un langage universel écrit, l'UNIDEO (l'espéranto du stylo ?), ce qui donnerait un crédit supplémentaire au livre. Oublions cette pub un tantinet déplacée (comme toutes les pubs d'éditeur, non ?) et intéressons-nous à ce qui est, il faut bien l'avouer, une quête de fantasy de plus — mais après tout, n'est-ce pas ce que l'on recherche quand on ouvre ce genre de bouquin ?

Il est vrai que l'idée de l'interdiction de l'écriture est intéressante et fait écho à ce qui se passe dans de nombreux pays aujourd'hui, tous ces « empires » où les premières victimes sont la culture et les intellectuels de tous poils. Dans le monde de Leike Chu, le fait même d'écrire est un crime sévèrement puni. Mais la magie se mêlant de tout, Leike Chu va se retrouver porteuse d'un pouvoir qui, bien qu'encore mystérieux dans ce premier tome, augure d'une puissance incommensurable. En tout cas, capable de changer le monde.

Tout démarre avec un symbole qui se répète à divers endroits, sous différentes formes. Un symbole qui semble sonner le glas de l'Edit Barbare, mais qui augure surtout d'une foule d'ennuis pour Leike Chu. Evidemment, tout cela ne sera pas facile à gérer, surtout pour une adolescente qui ne connaît pas grand-chose à la vie.

Tous les éléments d'une quête efficace doublée d'un récit initiatique sont mis en place au milieu de quelques péripéties mouvementées dans le premier tome de cette trilogie (trilogie : maladie grave et contagieuse touchant particulièrement la fantasy…). Au total, l'ensemble est plaisant, classique mais bien mené. Les amateurs de fantasy inattendue et inédite passeront leur chemin ; les autres trouveront là un agréable moment de détente.

Michaël ESPINOSA

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